28 juillet, 2022Les écoles pour jeunes activistes sont des lieux dans lesquels de jeunes travailleurs discutent de la manière dont ils peuvent jouer un rôle de catalyseur dans la transformation des organisations syndicales. Les recommandations formulées par ces écoles portent sur des stratégies et des tactiques qui font des jeunes travailleurs des agents de changement qui modèlent et définissent l'avenir des syndicats.
Le deuxième programme d'école pour jeunes activistes d'Afrique subsaharienne, une émanation d'IndustriALL Global Union et de la Fondation Friedrich Ebert (FES), s'est tenu du 20 au 23 juillet à Gaborone, au Botswana. Sur la vingtaine de participants, 11 étaient des femmes.
Il était organisé cette année par IndustriALL, la FES et la Fédération des syndicats du Botswana (BFTU). Une troisième session est prévue pour le mois de novembre.
Le premier programme de 2022 s'est tenu en Tanzanie et, auparavant, des écoles s'étaient ouvertes dans 13 pays africains avant que le programme soit compromis par la pandémie de Covid-19. Le prochain programme se déroulera en Afrique du Sud, au Kenya et au Ghana.
Dans la liste des priorités pour la transformation des syndicats par les jeunes travailleurs figuraient des stratégies de promotion de l'agenda pour le travail décent et de l'avenir du travail. S'agissant de la promotion des droits des travailleurs, l'accent était mis sur l'importance des législations du travail nationales et des normes internationales du travail.
Les participants venaient de dix syndicats des secteurs de l'automobile, du diamant, de l'énergie, du vêtement et du textile, de la mine, du secteur public, etc.
Les discussions ont porté sur les connaissances et les compétences requises pour que les jeunes jouent un rôle effectif dans le syndicat. La FBTU a retracé l'historique, le cadre juridique et le contexte national du monde syndical, tandis que le Conseil de coordination syndicale d'Afrique australe (SATUCC) a exposé des approches efficaces de la négociation collective. La FES a expliqué comment engager fructueusement des négociations. Ces sessions se sont penchées sur la culture de la négociation collective au Botswana et sur les moyens de la rendre plus efficace.
Les débats ont porté sur la solidarité internationale des travailleurs, les processus de dialogue social inclusif pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, en accordant une grande place aux relations de travail non-antagonistes. Les approches des campagnes syndicales sous l'angle féministe se sont intéressées à l'équité et l'égalité entre hommes et femmes et à la mise en place de politiques du lieu de travail inspirées de la convention 190 de l'Organisation internationale du travail sur l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Des jeux de rôle sur le thème du genre ont montré que les travailleuses assument plus de rôles que leurs collègues masculins, et l'impact que cela a sur leur participation aux activités syndicales.
"En tant que jeunes travailleurs, cette école nous réjouit parce qu'elle dispense une éducation pratique qui conditionne l'efficacité du syndicalisme. En outre, pour que les syndicats puissent préconiser des sociétés équitables et justes, ils doivent être inclusifs et intégrer les jeunes travailleurs dans tous les aspects de la vie syndicale,"
a déclaré Vanessa Nakedi, la secrétaire jeunesse de la BFTU.
Tumelo Awee, du Syndicat des mineurs du Botswana, a ajouté :
"L'école pour activistes nous met au défi d'évaluer et de jouer effectivement des rôles en tant que jeunes travailleurs. Avec ce que nous y apprenons, nous sommes maintenant mieux préparés face aux employeurs."
Thilo Schöne, le résident de la FES au Botswana explique que "L'école pour jeunes activistes est une relance importante de la formation interactive, à teneur syndicale et axée sur la justice à l'intention des jeunes au Botswana. Je suis impressionné par la solidarité, le dynamisme et la motivation des jeunes syndicalistes qui veulent s'impliquer davantage dans leurs syndicats et militer pour de meilleures conditions de travail."
La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a expliqué que :
"Les écoles pour jeunes activistes sont une stratégie visant à créer en Afrique un réseau de jeunes syndicalistes vibrant qui innove par l'utilisation d'outils numériques pour la syndicalisation. Ce réseau a pour but la constitution d'une communauté d'activisme et d'apprentissage qui préconisera la transformation sociale. En outre, nous souhaitons que ce réseau de jeunes soit un espace dans lequel les jeunes travailleurs se muent en organisateurs, négociateurs et champions de l'égalité des sexes par le développement et la réseautisation des capacités."
Le Syndicat des travailleurs du diamant du Botswana (BDWU), le BMWU et le Syndicat des travailleurs de la compagnie d'électricité du Botswana (BPCWU), qui sont affiliés à IndustriALL, ainsi que la BFTU ont aussi participé à l'école pour activistes.