25 février, 2020Que devraient faire les compagnies minières pour répondre aux attentes de la société ? L'édition 2020 du Responsible Mining Index Report constate que les compagnies minières n'honorent pas les engagements qu'elles avaient pris en matière environnementale, sociale et de gouvernance d'entreprise, et qui auraient pu laisser espérer qu'elles rencontrent les attentes de la société.
Le Rapport RMI de 2020 est une évaluation basée sur les faits de 38 compagnies minières de grande taille exploitant 780 sites dans le monde et représentant 28 pour cent de l'activité minière mondiale calculée sur la valeur de production. Les grandes compagnies minières mondiales figurent dans ce palmarès.
IndustriALL, qui contribue à cet index, est préoccupé par les résultats de ce travail de recherche portant sur les six grands thèmes que sont le développement économique, la conduite des affaires, la gestion du cycle de vie, le bien-être de la communauté, les conditions de travail et la responsabilité environnementale.
Ce rapport arrive à un moment crucial pour une industrie minière mondiale en butte à de vives critiques contre sa manière d'agir à la suite de récents désastres écologiques et d'effondrements de bassins de retenue, de violations des droits de l'homme et de conflits sur les conditions de travail et les droits des travailleurs, de l'adaptation au changement climatique et à Industrie 4.0, etc., qui compromettent l'adhésion sociale à son fonctionnement.
Ce rapport est d'autant plus préoccupant compte tenu du rôle essentiel de l'industrie minière qui doit nous fournir les minéraux indispensables à la transition vers une économie décarbonée. On ne peut plus faire comme si de rien n'était. L'industrie doit passer de la parole aux actes, c’est-à-dire "analyser et agir pour améliorer l'efficacité de ses mesures de gouvernance sociale, environnementale et économique" plus qu'elle ne l'a fait auparavant pour éviter les accusations de "verdissage des OMD" qu'on peut trouver dans le rapport.
Le comportement des compagnies minières en matière de conditions de travail est extrêmement préoccupant pour IndustriALL Global Union, en particulier lorsqu'il s'agit de la santé et la sécurité au travail. Une constatation accablante est que très rares sont celles qui assurent le suivi de stratégies et plans pour la santé et la sécurité au travail élaborés en collaboration avec les représentants des travailleurs, sans compter que très peu d'entre elles se montrent disposées à écouter ces représentants sur la question de la santé et la sécurité des travailleurs.
"Nous voulons que les compagnies minières laissent de côté la rhétorique et s'engagent à améliorer la santé, la sécurité et les conditions de travail et respectent le droit d'organisation, le droit de négocier collectivement et la liberté syndicale, tout en veillant à ce que les rémunérations soient supérieures ou tout au moins égales au salaire de survie,"
déclare Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d'IndustriALL.
"Compte tenu des incertitudes qui pèsent sur l'avenir des mineurs en raison des défis du changement climatique et de l'avenir du travail, il est impératif que, non seulement, l'industrie minière consulte et dialogue réellement avec les travailleurs et les syndicats, mais aussi qu'elle conçoive et mette en œuvre des stratégies destinées à réduire au maximum et atténuer les effets des licenciements collectifs résultant des réductions, des suspensions ou de l'automatisation des activités,"
pour Glen Mpufane, le Directeur d'IndustriALL en charge des mines.
Photo de la mine de Randfontein, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Photo : Paul Saad, Flickr, Creative Commons