18 mars, 2016Les femmes des affiliés d’IndustriALL Global Union au Maroc se sont réunies pour la première pour chercher les moyens d’influencer un projet de loi qui mettra en place un nouveau régime pour l’égalité.
Trente femmes des secteurs du pétrole, de l’énergie, de la chimie, du gaz, du textile, de l’automobile et de la pharmacie se sont rencontrées le 6 mars à Casablanca pour un atelier qui marquait la Journée internationale de la Femme et intitulé : “Pour une autorité qui renforce l’égalité entre hommes et femmes et se bat contre toutes les formes de discrimination au travail.”
L’Article 19 de la nouvelle constitution du Maroc affirme qu’hommes et femmes bénéficient de droits et libertés égaux dans tous les aspects de la société, y compris dans les sphères civile, politique, sociale, culturelle et environnementale.
La constitution stipule qu’un organe doit être créé pour atteindre l’égalité entre hommes et femmes. Le Parlement marocain débat actuellement d’un projet de loi pour mettre sur pied l’Autorité pour la Parité et la Lutte contre toutes formes de Discrimination (APALD). Ce projet de loi subit de lourdes critiques de la part aussi bien des syndicats que des organisations féministes.
Latifa Benwakrim du SNIPGN-CDT, l’affilié marocain d’IndustriALL des industries du pétrole et du gaz, indique :
“Non seulement les syndicats ont été exclus des discussions autour de l’APALD, mais le projet de loi se limite à la vie publique et ne s’applique pas aux femmes au travail. Les femmes font face sur leur lieu de travail à des discriminations par rapport à leurs activités syndicales, leurs responsabilités familiales, leurs grossesses ou leurs congés de maternité, ce qui crée un environnement de travail hostile. Les femmes sont également confrontées à de la discrimination sous forme d’intimidation et de traitement cruel, inhumain et dégradant sur leurs lieux de travail."
Le but de l’atelier était de produire une liste de recommandations de sorte à ce que le projet de loi augmente la portée de l’APALD afin qu’il protège de toutes les formes de discrimination contre les femmes sur le lieu de travail aussi bien au sein de la société civile.
“Ce nouvel organe destiné à obtenir l’égalité entre sexes ne peut pas être contrôlé par le gouvernement. Il faut qu’il soit indépendant et doit s’appliquer aux femmes sur le lieu de travail. La nouvelle autorité doit également respecter la constitution ainsi que les normes et traités internationaux ratifiés par le Maroc.”
“Il existe de nombreuses discriminations à l’égard des femmes, en particulier dans les secteurs industriels,” ajoute Benwakrim. “C’est un environnement très masculin. Nous voulons de meilleures conditions de travail pour les femmes ainsi que des droits identiques.”
Les femmes présentes à l’atelier ont partagé leurs opinions sur l’APALD et débattu des différentes formes de discrimination subies par les femmes occupées dans les secteurs industriels. Elles travaillent maintenant à une liste de recommandations visant à mettre un terme aux discriminations pour les femmes au travail.