1 décembre, 2014Une nouvelle étude de l’organisme américain NELP (National Employment Law Project), soutenu par les syndicats aux États-Unis, montre que les salaires des travailleurs et travailleuses du secteur manufacturier sont sensiblement plus bas à fonction égale qu’ils ne l’étaient par le passé.
Dans l’ensemble, les salaires pour cette catégorie de travailleurs ont diminué de 4,4% entre 2003 et 2013, pratiquement trois fois plus vite que pour l’ensemble des emplois, contredisant ainsi la croyance répandue aux États-Unis que les postes dans le secteur manufacturier sont de bons emplois.
Les emplois dans le secteur manufacturier commencent à augmenter, avec plus de 700.000 postes créés depuis 2010, après que plus de six millions d’emplois aient été perdus entre 2000 et 2010. Mais il ne s’agit plus de ces postes de travail stables avec des salaires décents pour lesquels les syndicats américains se sont battus. Selon l’étude du NELP, l’une des raisons primordiales de la baisse des salaires est le recours accru aux postes temporaires. Au cours de la première moitié de 2014, les agences d’intérim ont fourni un travailleur sur sept chez les équipementiers de l’industrie automobile et, entre 2003 et 2013, le salaire moyen de ces travailleurs a chuté de $18,35 à $15,83 de l’heure. Les intérimaires gagnent parfois à peine $7,50 de l’heure et ne sont typiquement pas couverts en matière de soins de santé, élément qui a un impact considérable sur les salaires des travailleurs employés en direct.
« Bien que le secteur manufacturier a cru au cours des dernières années, les salaires sont bas, les emplois sont de plus en plus souvent temporaires et les avantages promis restent dans les limbes, » indique l’étude.
Le rapport cite une croissance de l’internalisation comme contributeur de la croissance des emplois du secteur manufacturier. Des entreprises comme General Electric, Lenovo, Ford, GM et Caterpillar ont fait revenir des activités aux États-Unis parce que l’écart entre les coûts du travail chez eux par rapport à ceux dans d’autres pays de la chaîne d’approvisionnement se resserre. Le rapport note que, si le fait d’avoir davantage d’emploi est une bonne nouvelle, la qualité de ceux-ci est à la baisse. Dans le secteur automobile, les postes créés sont moins bons que ceux qui avaient été perdus.
« Les travailleurs et travailleuses qui recherchent de nos jours un emploi dans le secteur manufacturier, en particulier dans une usine automobile, se rendent de plus en plus compte que les seules offres disponibles sont celles proposées par des agences de recrutement qui paient des salaires inférieurs ainsi qu’assortis de moins de prestations que les emplois directs et qui offrent des possibilités restreintes d’aboutir à un poste permanent, » conclut l’enquête.