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Le syndicat uruguayen PIT-CNT condamne la surveillance illégale de son président

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12 juin, 2024La fédération syndicale uruguayenne PIT-CNT est préoccupée par la surveillance illégale de son président, Marcelo Abdala, de la part de fonctionnaires du gouvernement, car cela pourrait porter atteinte aux valeurs démocratiques du pays.

Ce 6 juin, deux médias uruguayens ont publié les détails de leur enquête sur la surveillance illégale du dirigeant syndical Abdala par l’ancien chef de la sécurité présidentielle, Alejandro Astesiano. Le journaliste Lucas Silva a également écrit un livre sur la corruption et l’espionnage au sein du gouvernement.

Début 2023, les médias uruguayens ont publié des enregistrements audio confirmant qu’Astesiano avait utilisé des caméras de surveillance du ministère de l’Intérieur pour suivre l’itinéraire d’Abdala sur la voie publique après qu’il a été impliqué dans un accident de la circulation en février 2022. À l’époque, le PIT-CNT, dont le Syndicat national de la métallurgie et des industries connexes (UNTMRA), affilié à IndustriALL, est membre, a condamné cette surveillance illégale en tant que pratique qui “viole les droits individuels et les libertés civiles et remet en question la qualité démocratique de l’Uruguay”.

De nouvelles informations publiées par les médias en juin 2024 montrent qu’Astesiano a également envoyé des messages WhatsApp au président de la République, Luis Lacalle Pou, pour l’informer d’une enquête menée par la brigade antidrogue sur un magasin qu’Abdala aurait visité en 2022. Les enquêteurs cherchaient à savoir si le magasin vendait des drogues illégales, ce qui a été confirmé par la suite. Lors d’une conférence de presse, le président a reconnu qu’il recevait régulièrement des informations d’Artesiano “sur des personnes de premier plan”.

Dans une déclaration officielle, le secrétariat exécutif du PIT-CNT a indiqué :

“Nous sommes très préoccupés par ces rapports qui, s’ils sont avérés, constituent une violation de l’État de droit et portent profondément atteinte à nos valeurs démocratiques.

Les informations selon lesquelles un militant faisait l’objet d’une surveillance secrète de la part de l’équipe de sécurité du président, vraisemblablement dans le but de lui nuire, et selon lesquelles le président était au courant, doivent faire l’objet d’une enquête minutieuse et responsable. Il est essentiel de déterminer la vérité.”

IndustriALL a consulté des avocats spécialisés dans le droit du travail, qui estiment que la surveillance illégale pourrait constituer une violation de la liberté syndicale d’Abdala, étant donné qu’il faisait l’objet d’une enquête en raison de sa position de dirigeant syndical national et non pour des raisons personnelles.

Le droit international du travail joue un rôle essentiel en Uruguay, qui a servi de modèle à l’Organisation internationale du travail (OIT) en se classant au quatrième rang mondial pour le nombre de conventions du travail ratifiées, notamment la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, toutes deux ratifiées en 1954.

“Ces actions contre le Président du PIT-CNT, M. Abdala, sont extrêmement préoccupantes, car elles pourraient porter atteinte à la forte tradition du pays en matière de respect des droits de l’homme, de pluralisme, d’acceptation, de tolérance, de républicanisme et de démocratie”,

a déclaré Marino Vani, Secrétaire régional d’IndustriALL.