10 décembre, 2020Le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), affilié à IndustriALL Global Union, fait campagne pour mettre fin au harcèlement et à la violence sexiste sur le lieu de travail. Dans le cadre de cette campagne, le syndicat apporte son soutien aux membres victimes de la violence fondée sur le genre.
Le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), affilié à IndustriALL Global Union, fait campagne pour mettre fin au harcèlement et à la violence sexiste sur le lieu de travail. Dans le cadre de cette campagne, le syndicat apporte son soutien aux membres victimes de la violence fondée sur le genre.
L’une des membres bénéficiant de ce soutien est Pontsho Serumula.
Serumula, qui travaille pour une entreprise qui fabrique des produits en aluminium, a subi des brûlures au troisième degré lors d’une attaque à l’acide sur son visage et son corps par son mari dont elle est séparée, chez eux à Thokoza, près de Johannesburg, en 2014. Elle soupçonne que l’acide provient de l’usine où elle et son mari sont tous deux employés.
Serumula a été hospitalisée et il lui a fallu deux ans pour se remettre de ses brûlures. L’affaire est au tribunal, son ancien mari étant accusé de tentative de meurtre. Après plusieurs reports, le jugement devrait être rendu en 2021.
Se remémorant le traumatisme, Serumula confie :
“Après m’être remise de mes brûlures, le directeur des opérations m’a dit que je ne devais pas revenir travailler, car je ne m’en sortirais pas. La raison qu’il a donnée est que je ne serai pas en mesure de soulever des charges. Cela m’a surprise, car mon travail ne m’oblige pas à soulever des charges. Ce n’est qu’après l’intervention de mon médecin que j’ai repris le travail. L’employeur ne s’est jamais excusé de la décision malavisée de m’empêcher de retravailler. Je ressens de la douleur lorsque je vois mon ancien mari au travail mais nous continuons à exercer nos fonctions comme si de rien n’était. Cependant, nous ne vivions plus ensemble. J’attends que justice soit faite.
Mon syndicat m’a soutenue dans cette épreuve. Le soutien que j’ai reçu du NUMSA montre que les syndicats luttent contre la violence sexiste. Cela démontre également que nous sommes plus forts lorsque nous sommes solidaires. Nous devons avoir une certaine visibilité et défendre les autres femmes qui sont confrontées à la violence sexiste.
Il ne doit y avoir aucun place à la maison, au travail ou dans le syndicat pour la violence fondée sur le genre et le sexisme. Les femmes doivent bénéficier de la protection de la loi et nos dirigeants syndicaux ne doivent pas hésiter à soutenir les femmes qui sont confrontées à la violence.”
Ruth Ntlokotse, deuxième vice-présidente du NUMSA, a déclaré :
“En plus de la douleur physique extrême évidente, la camarade Pontsho a connu une douleur émotionnelle et psychologique intense en raison du traumatisme causé par l’attaque. Sa souffrance a été aggravée par le fait que les rouages de la justice ont été terriblement lents dans son cas”
Armelle Seby, coordinatrice pour l’égalité des genres auprès d’IndustriALL, explique :
“Nous voulons que justice soit faite pour la camarade Pontsho et nous félicitons le NUMSA d’être un agent du changement qui sensibilise, éduque et lutte contre la violence sexiste. En tant que syndicats, nous devons remettre en question les relations de pouvoir inégales et les normes sociales qui favorisent la violence sexiste.”
Légende de la photo : Pontsho (en t-shirt jaune) dans le Tribunal de Palm Ridge.