13 juillet, 2017A travers un mouvement revendicatif généralisé, le syndicat australien CFMEU lutte contre l’utilisation croissante de travailleurs contractuels par le géant minier Glencore et le refus de ce dernier de négocier des accords d’entreprise équitables dans plusieurs de ses sites répartis à travers l’Australie. Lors des rassemblements qui se sont déroulés dans tout le pays en début de semaine, les membres du syndicat ont montré leur détermination à lutter contre l’attaque portée par Glencore contre les conditions de travail, la sécurité de l’emploi et les communautés locales.
Le 11 juillet, un rassemblement de soutien aux travailleurs de la mine Oaky North, detenue par Glencore, a eu lieu dans la ville de Tieri, située au centre du Queensland. Les mineurs sont en grève depuis le mois de mai, à savoir depuis l’échec des négociations menées depuis deux ans pour parvenir à un accord équitable.
Des centaines de membres de la communauté locale ont participé au rassemblement, rejoints par des sympathisants venus montrer leur solidarité avec les travailleurs de Oaky North.
Tony Maher, président national du CFMEU, a indiqué:
« Glencore cherche à imposer à ces travailleurs une série de conditions qui réduiraient leur salaire, leur offriraient moins de sécurité et accroîtraient leurs coûts.
« Cela est simplement inacceptable. Ces travailleurs combattent cet accord injuste depuis deux mois. Il est temps que le reste du pays se joigne à eux en prenant parti ».
La Secrétaire du Conseil australien des syndicats (ACTU), Sally McManus, qui a participé au rassemblement, a indiqué que les grévistes étaient « une source d’inspiration pour le pays en menant la lutte contre notre système industriel défaillant et la cupidité des entreprises ».
De son côté, le président du district de Queensland du CFMEU, Stephen Smyth, a mis l’accent sur la portée du conflit:
« Il ne s’agit pas seulement de lutter pour Tieri mais de se battre pour tous les travailleurs du pays, dans lequel nous luttons tous pour réparer un système défaillant qui ne parvient pas à assurer aux travailleurs un traitement équitable. C’est le combat de notre vie, un combat que nous gagnerons par l’action collective ».
L’accord de travail concernant Okay North proposé par Glencore:
- restreindrait la possibilité pour les travailleurs d’être représentés au travail,
- permettrait à la compagnie de changer unilatéralement les tableaux de service contre la volonté des employés,
- rémunérerait les travailleurs en fonction des bénéfices obtenus, et non pas des heures et du travail effectués,
- augmenterait les frais des logements mis à disposition des travailleurs par la compagnie,
- limiterait les possibilités pour les employés d’obtenir le règlement de certaines questions par voie d’arbitrage.
Lors du rassemblement de masse à Singleton, dans la vallée de la Nouvelle Galle du Sud, le 10 juillet, plus de 1 000 mineurs des sept sites de Glencore opérant dans la région, ont décidé de poursuivre la campagne coordonnée d’arrêts de travail.
S’adressant aux manifestants, le président du district Nord du CFMEU, Peter Jordan, a rappelé les paroles d’un membre qui qualifiait cette lutte non seulement de combat pour les membres actuels du syndicat, mais également pour ceux des générations futures.
« Il s’agit de nous battre pour nos droits, en menant maintenant une lutte de principe, et ne pas la remettre à plus tard. Affrontons Glencore pour protéger les emplois locaux et l’économie locale ».
Les questions de l’utilisation de travailleurs contractuels, constituant environ 40 pour cent de la main-d’œuvre selon le CFMEU, des indemnités de licenciement inadéquates et des augmentations de salaire insuffisantes se trouvent au cœur de la résolution du conflit.
Le Secrétaire national du CFMEU, Michael O’Connor, a indiqué à l’assemblée que les compagnies comme Glencore attaquent les droits des travailleurs depuis des décennies:
« …en détruisant peu à peu un système dont nous étions sûrs qu’il nous protégeait. C’est pourquoi nous assistons à une mobilisation massive des travailleurs à travers le pays visant à rétablir l’équité du système industriel ».
Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, Valter Sanches, condamne le comportement de Glencore:
« Nous sommes consternés par l’approche déraisonnable de Glencore, dépourvue de toute intention de bonne foi dans la négociation collective et portant atteinte aux saines relations du travail. Nous demandons à Glencore de retourner à la table des négociations et de négocier de bonne foi ».