16 mai, 2013Le 17 mai, les affiliés argentins de IndustriALL se rencontreront pour parler de la lutte contre l’emploi précaire. Le syndicat argentin des travailleurs des pneumatiques (SUTNA), qui a donné la priorité à cette lutte, sert de modèle. Actuellement, grâce à SUTNA, les travailleurs et travailleuses précaires représentent moins de 1 pour cent de la main-d’œuvre dans la production de pneus, une baisse à partir de 15 pour cent en 2008.
Jusqu’en 2006, une convention collective séparée s’appliquait au personnel externalisé dans l’industrie des pneus en Argentine, qui n’avait pas les mêmes salaires et les mêmes prestations que le personnel permanent avec plus d’ancienneté. À la Conférence mondiale des industries du caoutchouc de IndustriALL qui eut lieu en avril, Pedro Wasiejsko, secrétaire général de SUTNA a expliqué comment ces travailleurs et travailleuses externalisés ont été progressivement intégrés aux salariés permanents dans les usines Pirelli, Bridgestone et FATE en Argentine.
La solidarité du personnel permanent a été essentielle pour parvenir à ce résultat. En 2006, ces travailleurs et travailleuses ont accepté de chercher un règlement par la négociation collective à la question de l’externalisation plutôt que de tenter d’obtenir une amélioration de leur propre situation. Entre temps, SUTNA poursuivait une politique de syndicalisation des travailleurs et travailleuses précaires qui hésitaient à adhérer au syndicat et avaient été prévenus par leur agence d’emploi de ne pas traiter avec SUTNA. Le syndicat a développé des stratégies pour prendre contact avec ces travailleurs externalisés.
Depuis 2006, le syndicat a réussi à limiter l’emploi précaire dans l’ensemble du secteur par une négociation collective dans l’entreprise aux niveaux sectoriels. À Bridgestone, par exemple, les secteurs de la maintenance et du stockage des pneus avaient été les plus touchés par l’externalisation. Dans la convention collective en vigueur depuis 2011, une clause a été négociée par laquelle l’entreprise a accepté que seul le personnel permanent pouvait travailler dans ces secteurs. Ainsi la réduction progressive du nombre de membres du personnel externalisés a permis leur intégration dans la main-d’œuvre permanente, et ce processus sera mené à bonne fin d’ici la fin de la période de validité de la convention collective.
Une clause identique a également été négociée en 2011 avec Pirelli, qui a accepté que tous les travailleurs et travailleuses externalisés dans le secteur du recyclage des pneus seraient employés directement par l’entreprise, tout en conservant leur ancienneté dans le processus d’incorporation.
SUTNA prévoit maintenant de négocier au nom de la main-d’œuvre employée pour le nettoyage et la sécurité.