12 avril, 2019Des syndicats d’ArcelorMittal, la plus grande entreprise sidérurgique mondiale, venus des quatre coins de la planète ont résolu lors d’une réunion à Rio de Janeiro d’approfondir leurs relations avec la compagnie au plan mondial pour y affronter les défis qui se posent en permanence.
Cinquante dirigeants de syndicats d’ArcelorMittal de quinze pays réunis les 8 et 9 avril ont adopté un plan d’action et appelé IndustriALL Global Union à approcher la direction internationale d’ArcelorMittal pour entamer des discussions ayant pour objectif de conclure un Accord-cadre mondial.
Il s’agissait de la deuxième réunion du Réseau syndical mondial d’ArcelorMittal qui a été fondé à Luxembourg en juillet 2018.
Les participants ont débattu de l’évolution de la situation depuis la première réunion du réseau. On relève ainsi une amélioration de l’approche de la direction d’ArcelorMittal par rapport aux relations sociales au Kazakhstan et en Ukraine, passant de la provocation de conflits au soutien de relations sociales positives.
Meschack Robertsons du NUMSA a donné des nouvelles concernant la grève chez ArcelorMittal en Afrique du Sud, où le syndicat revendique des emplois permanents pour les travailleurs en sous-traitance et un salaire égal pour un travail de valeur égale.
La réunion a été stupéfaite par le rapport livré par l’USW sur la résistance opposée aux travailleurs d’une coentreprise d’ArcelorMittal à Calvert, en Alabama, États-Unis, qui souhaitent s’organiser syndicalement auprès de l’USW. Le réseau a voté à l’unanimité une résolution condamnant la campagne antisyndicale menée par la direction locale. Cette résolution exhorte la direction internationale d’ArcelorMittal à s’assurer que la direction locale respecte l’accord que l’entreprise a donné selon lequel elle resterait neutre lorsque ses travailleurs souhaitent s’organiser syndicalement auprès de l’USW.
Le Directeur des Ressources humaines d’ArcelorMittal pour l’Amérique du Sud, Adriani Damazio s’est adressé à l’assemblée et a abordé des questions et commentaires des participants. M. Damazio a exprimé l’engagement de l’entreprise à collaborer avec les syndicats et a fait rapport sur les mesures prises par ArcelorMittal pour l’émancipation des femmes et d’autres groupes de personnes historiquement sous-représentés au sein de l’entreprise.
Les syndicats brésiliens ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’absence de collaboration d’ArcelorMittal avec eux en vue de relever les défis posés par le récent affaiblissement de la législation du travail de la part du gouvernement brésilien et appelé l’entreprise à adopter un profil ambitieux en matière de relations sociales et de négociations collectives.
Le réseau a débattu des opportunités et défis posés par Industrie 4.0. Les participants ont conclu qu’ArcelorMittal devait impliquer davantage les syndicats dans ce processus de changement.
La réunion a également compris un débat en panel sur la participation des femmes au réseau. Celui-ci a décidé de porter la question de l’égalité des genres à l’ordre du jour de chacune de ses réunions, d’inclure les problématiques de genre à l’ordre du jour du dialogue avec l’entreprise et d’ambitionner une plus grande participation des femmes à ses réunions.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a fait cette déclaration :
“Nous saluons la participation d’ArcelorMittal et son soutien apporté à cette réunion. Également, nous rendons hommage à ArcelorMittal pour son rôle dans l’amélioration récente des relations sociales en Ukraine et au Kazakhstan. Cependant, des défis significatifs subsistent. Nous sommes convaincus qu’un dialogue social mondial est essentiel pour relever ces défis et la meilleure façon d’y parvenir est par le biais de la conclusion d’un Accord-cadre mondial d’ArcelorMittal avec IndustriALL Global Union.”