30 octobre, 2024L’un des parcs industriels éthiopiens, Bole Lemi, à Addis-Abeba, a mis en place des garderies d’enfants sur le lieu de travail pour rencontrer les besoins des jeunes mères qui y travaillent.
Plus de 25.000 personnes sont employées à Bole Lemi, principalement dans les industries du textile et de l’habillement, dont 85 % sont des femmes. Les deux crèches qu’IndustriALL a visitées le 28 octobre accueillent jusqu’à 100 enfants en bas âge, à partir d’un an, et accueilleront à l’avenir des bambins jusqu’à quatre ans.
Selon l’IPDC (la société de développement des parcs industriels éthiopiens), les propriétaires d’usines ont constaté que la plupart des travailleuses ne reprenaient pas le travail après leur congé de maternité, car elles n’avaient personne pour s’occuper de leurs bébés. Pour remédier à cette situation, l’IPDC, en consultation avec les syndicats, a mis en place une crèche modèle que les usines pourraient reproduire dans leurs locaux au sein du parc industriel.
La garderie dispose d’installations adaptées aux enfants pour jouer, dormir et être lavés. Les mères y laissent leurs enfants le matin avant de commencer à travailler et les récupèrent l’après-midi à la fin de leur journée de travail. Les centres dispensent également une éducation nutritionnelle aux mères ainsi qu’une éducation sur la petite enfance.
La première des 14 usines à avoir répondu à l’appel en créant une garderie est l’usine de confection Shints, qui emploie environ 6.500 travailleurs et travailleuses. Environ 2.000, dont les mères des enfants de la crèche de Shints, vivent dans le parc. Les 4.500 autres sont logés dans des dortoirs. Shints a déclaré qu’elle fournissait des repas aux travailleurs et travailleuses logés, tandis que ceux qui vivaient à l’extérieur recevaient des indemnités de transport. Toutefois, les dortoirs ne disposent pas d’installations adaptées aux enfants ou aux familles.
La Fédération industrielle du textile, du cuir et de l’habillement (IFTLGWTU), affiliée à IndustriALL, affirme que les salaires de 4.700 birrs éthiopiens (ETB), soit 39 dollars américains, versés aux travailleurs et travailleuses du parc ne sont pas suffisants pour permettre aux mères d’embaucher des personnes pour s’occuper de leurs enfants lorsqu’elles vont travailler. Les salaires ne sont pas non plus suffisants pour couvrir les autres dépenses, notamment le logement et la nourriture. Actuellement, l’Éthiopie n’a pas de salaire minimum et les experts estiment qu’un salaire décent pour Addis-Abeba est d’au moins 36.422 ETB, l’équivalent de 300 dollars.
“La plupart des jeunes mères démissionnaient de leur emploi pour s’occuper de leurs enfants et nous avons réalisé que les garderies, où les femmes peuvent laisser leurs enfants et aller travailler, les aideraient”,
a déclaré Engidu Tsegaye, responsable du service de soutien et de suivi des investisseurs du parc industriel de Lemi Bole.
“Les membres du bureau de notre syndicat de base participent au fonctionnement des crèches et c’est une initiative qui est soutenue par notre fédération parce qu’elle bénéficie aux travailleurs et travailleuses”,
a ajouté Angesom Gebreyohannes, Président de l’IFTLGWTU.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :
"L’ouverture de crèches à Bole Lemi est une étape cruciale dans la promotion de la participation des femmes au marché du travail dans le secteur du textile et de la confection en Éthiopie.”
Les parcs industriels sont des zones économiques spéciales ou des groupements industriels appartenant à une entreprise publique, l’IPDC en Éthiopie. Les parcs industriels ont été créés pour promouvoir les politiques gouvernementales en matière de croissance des exportations, de création d’emplois, de transfert de technologies et de développement économique par le biais d’investissements du secteur privé dans les industries manufacturières.