6 juin, 2024Le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), affilié à IndustriALL, envisage d’engager une action en justice contre les employeurs après qu’un ouvrier gréviste a été abattu par un garde de sécurité dans une usine de la multinationale MAHLE Bher, fabricant de systèmes de climatisation et de refroidissement de moteurs automobiles, dans le KwaZulu-Natal, le mois dernier.
Plus de 10 travailleurs ont été hospitalisés après avoir été blessés après qu’un garde lourdement armé a ouvert le feu sur les grévistes.
“Le NUMSA condamne MAHLE Bher pour la perte injustifiable de la vie du camarade Njabulo Mpulo, la brutalité de ses services de sécurité et la décision de l’entreprise de recourir à des services de sécurité agressifs et lourdement armés au cours d’une grève protégée. Les travailleurs ont le droit de grève. Nous allons envisager une action en justice parce que nous avons perdu l’un de nos membres”,
a déclaré Mzamo Khoza, Secrétaire régional du syndicat pour la province du KwaZulu-Natal.
Lors d’un autre incident survenu à SA Steel Mills, qui opère sous le nom d’Alfeco Holdings, quatre travailleurs ont été blessés par des tirs à bout portant de balles en caoutchouc et hospitalisés. Les travailleurs protestaient contre le licenciement de 162 d’entre eux qui avaient perdu leur emploi à la suite d’une grève protégée. Le syndicat demande que les grévistes soient protégés conformément à la loi. Les travailleurs de SA Steel Mills sont en grève depuis le 22 mai et tiendront un piquet de grève le 7 juin dans les bureaux d’IDC (Industrial Development Corporation) pour exiger la reconnaissance des délégués syndicaux afin de leur permettre de défendre les droits et les intérêts des travailleurs sur le lieu de travail. En outre, le syndicat demande le respect des législations en matière de santé et de sécurité afin d’enrayer les accidents graves qui surviennent régulièrement dans l’entreprise et au cours desquels certains travailleurs ont été tués.
Le NUMSA rappelle aux employeurs que les travailleurs ont le droit de grève en vertu de la constitution sud-africaine et que la législation sur les relations sociales (LRA) protège également ce droit. Les lois protègent en outre le droit de former un syndicat, d’y adhérer et de participer aux activités et aux programmes syndicaux.
De plus, la loi sur la santé et la sécurité au travail stipule que l’employeur doit veiller à ce que l’environnement de travail soit sûr et sans risque pour la santé des travailleurs. Cependant, lors de grèves, les employeurs ont fait un usage excessif de la force pour briser les grèves, blessant souvent les travailleurs, comme dans ces deux cas soulevés par le NUMSA.
Glen Mpufane, Directeur de la section des mines d’IndustriALL, qui est également responsable de la santé et de la sécurité, a déclaré :
“Le recours à une force excessive par les sociétés de sécurité sous contrat avec les employeurs est illégal. Il est inacceptable que des travailleurs continuent de perdre la vie pour avoir exercé leur droit de grève. Cette violence à l’encontre des grévistes va à contre-courant du dialogue social et de la négociation collective auxquels les syndicats ont toujours recours pour résoudre les conflits du travail.”