10 septembre, 2015IndustriALL Global Union propose des mesures très importantes pour mettre fin à la tendance des contrats de protection au Mexique qui détruit toute possibilité de véritable dialogue social. Ces mesures doivent également tenir compte du système tripartite des Commissions du travail composées de responsables des pouvoirs publics, du monde des affaires, et de syndicats officiels corrompus, qui bloquent toute possibilité pour la classe ouvrière de constituer ses propres organisations.
Les droits syndicaux au Mexique feront encore l’objet d’un examen à la prochaine réunion de la Commission de l’application des normes de l’OIT, au cours de la Conférence internationale du travail en juin 2016.
Des affiliés de IndustriALL et une coalition de syndicats alliés au Mexique ont compilé une liste de cas destinés à être examinés à la réunion de la Commission d’experts pour l’application des conventions et des recommandations en novembre 2015, qui expose avec documents à l’appui la pratique systématique des contrats de protection par l’employeur à tous les niveaux de l’économie, ainsi que la répression brutale et la criminalisation des travailleurs et travailleuses qui essaient de constituer leurs propres syndicats.
La diversité des cas relevés par les travailleurs et travailleuses et par les syndicats pour être présentés à l’OIT confirme l’étendue du phénomène, avec des exemples de luttes et de résistance dans le secteur minier, notamment à Cananea; dans le secteur automobile où les salariés de Honda à Jalisco se sont battus pendant plus de quatre ans pour une élection syndicale; le contrat de protection de l’employeur célébré publiquement et signé par BMW en 2014 à San Luis Potosi, cinq ans avant la construction de l’usine; l’exploitation et l’intimidation du personnel agricole de San Quintin par les syndicats officiels de charro, (CTM et CROC dans ce cas); la violence institutionnelle contre la main-d’œuvre dans l’industrie des pièces automobiles chez Ciudad Acuña-PKC, Monclova; le refus de PEMEX et les tribunaux du travail pour permettre au syndicat dûment enregistré UNTyPP de syndiquer et de négocier au nom des employés administratifs dans l’industrie pétrolière; l’intimidation des travailleurs et travailleuses de SANDAK/BATA dans l’industrie du cuir et de la chaussure, et bien d’autres encore.
Comme signalé par les syndicats mexicains dans leur rapport à l’OIT, les syndicats du secteur public à Mexico ne sont pas mieux lotis avec les contrats de protection et le harcèlement des syndicats démocratiques. Les cas cités se rencontrent dans le secteur de l’éducation, les instituts technologiques, les universités et les syndicats de fonctionnaires.
En outre, les conventions 150 et 155 concernant le secteur minier tombent également dans le cycle actuel de présentation des rapports; un rapport qui a été soumis au Comité des experts concerne le nombre intolérable d’incidents, l’absence d’une indemnisation juste des travailleurs et travailleuses et de leurs familles, et l’incapacité du gouvernement mexicain de respecter les inspections du travail et les normes de santé et de sécurité.
Des mesures très importantes destinées à traiter le problème des contrats de protection et à s’occuper de la corruption dans les Commissions du travail sont passées en revue dans les commentaires présentés par IndustriALL.
Le secrétaire général adjoint de IndustriALL Global Union, Fernando Lopes, a dit:
Malgré les nombreuses promesses et déclarations publiques de responsables gouvernementaux après la dernière Conférence internationale du Travail, pour “éradiquer les contrats de protection”, IndustriALL demande qu’un accord se fasse sur une feuille de route avec tous les partenaires sociaux, et avec le soutien technique de l’OIT, pour prendre des actions concrètes et des mesures destinées à mettre la législation en conformité avec les mécanismes de surveillance de l’OIT.