21 avril, 2023Le 19 avril, le Syndicat coréen des travailleurs de la métallurgie (KMWU) a organisé une manifestation de masse et annoncé deux grèves nationales, le 31 mai et au mois de juillet. Les syndicats coréens de la métallurgie accusent les politiques d’affaiblir les droits des travailleurs et de rendre le recrutement et la négociation avec les employeurs plus difficiles.
"C’est une déclaration de guerre contre les syndicats. Pour les institutions gouvernementales, les syndicats sont des organisations corrompues et violentes et les syndicalistes sont des rouges,"
a déclaré Yoon Jang Hyeok en s'adressant aux travailleurs pendant la manifestation.
Plus de 10.000 adhérents du KMWU étaient rassemblés dans le centre de Séoul où son président, Yoon Jang Hyeok, a invité les activistes et militants à organiser, le 31 mai, une grève d'avertissement suivie d'une grève nationale en juillet, pour protester contre les politiques hostiles aux travailleurs votées par le régime de Yoon Seok-youl.
"Le gouvernement veut faire adopter une loi qui instaurerait une semaine de travail de 69 heures et permettrait de déroger à la structure salariale, y compris au salaire minimum, tout en déréglementant les chaebols (conglomérats d'entreprises familiaux) et leur accordant des exonérations fiscales. Le président bloque la réforme de la législation du travail pourtant nécessaire pour protéger les droits au travail inscrits dans la constitution,"
poursuit Yoon Jang Hyeok.
Le KMWU appelle aussi le gouvernement à réformer les articles 2 et 3 de la Loi d'adaptation sur les syndicats et les relations de travail (TULRAA), comme l'y oblige le fait que la Corée ait ratifié les conventions 87 et 98 de l'OIT en avril 2021.
Le syndicat insiste sur le fait que ces amendements sont essentiels pour élargir la définition de la notion de travailleur et pour protéger les droits des travailleurs en sous-traitance de négocier avec l'employeur principal. Les dispositions actuelles, qui n'offrent qu'une protection limitée aux grévistes, doivent aussi être soumises à révision.
Les députés ont préparé leur proposition de loi à partir d'une version édulcorée des articles 2 et 3 révisés de la TULRAA. Le texte est maintenant devant une commission de l'Assemblée nationale composée en majorité de membres du parti au pouvoir. Même si la commission adoptait la proposition de loi, le président coréen Yoon Seok-youl a annoncé qu'il opposerait son véto.
Pour le KMWU, bien que la proposition de loi élargisse la définition du terme employeur, elle reste muette sur d'importants aspects, comme la perturbation du droit de grève. Il affirme que les droits fondamentaux des travailleurs ne sont pas pleinement pris en considération, mais que cette proposition de loi est un pas dans la bonne direction et que le combat pour la révision de la TULRAA continuera.
"IndustriALL Global Union est solidaire des syndicats coréens dans leur lutte contre des politiques hostiles aux travailleurs et soutient inconditionnellement la grève générale. Nous exhortons le gouvernement à honorer ses obligations internationales en rapport avec le droit de grève et la négociation collective, après la ratification des deux conventions de l'OIT,"
a déclaré Kemal Özkan, secrétaire général d'IndustriALL.