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Le conflit de longue date au Burkina Faso loin d’être réglé

25 novembre, 2015110 travailleurs en intérim de la mine Nord Gold Bissa au Burkina Faso ont été licenciés à la suite d’un conflit, en cours depuis plus de six mois, avec l’agence Exterhum Africa.110 travailleurs en intérim de la mine Nord Gold Bissa au Burkina Faso ont été licenciés à la suite d’un conflit, en cours depuis plus de six mois, avec l’agence Exterhum Africa.

Les travailleurs en sous-traitance de la mine Nord Gold Bissa du Burkina Faso sont en conflit avec Exterhum Africa, qui a systématiquement refusé d’écouter leurs revendications.

Nord Gold a deux sites d’activité au Burkina Faso, Sabcé (Bissa Gold SA) et Taparco (SOMITA SA). Une hallucinante proportion de 80% de la main d’œuvre opère sur base de contrats à durée déterminée, sans limite de renouvellement.

En avril, les travailleurs ont soumis à la direction de Bissa Gold SA un certain nombre de revendications, y compris l’accroissement des heures dédiées au rôle des représentants syndicaux de deux à quinze par mois, le droit d’utiliser des téléphones cellulaires sur le site pendant les pauses et le temps consacré aux repas, la diminution des postes de douze à huit heures, conformément à la législation du travail, ainsi que le versement de primes d’heures supplémentaires et de prestations de jours fériés.

Ces revendications étant restées lettre morte, les travailleurs ont remis en octobre à la direction un courrier l’informant d’une grève prévue si les revendications n’étaient pas rencontrées. Les réponses ne venant toujours pas, environ 700 travailleurs ont organisé un sit-in à l’issue de leur poste.

La direction a répliqué en empêchant à 400 travailleurs qui venaient de prendre leur poste l’accès à la nourriture, l’eau et les toilettes. Des interventions du syndicat, le Syndicat national des travailleurs des mines et carrières du Burkina Faso (SNTMCB) et sa centrale, la Confédération nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB) ainsi que de figures des communautés locales n’y ont rien changé.

Lorsque le sit-in a pris fin quatre jours plus tard, la direction a continué à intimider les travailleurs en licenciant 110 d’entre eux par courrier. Un autre groupe de travailleurs s’est vu refuser l’accès au site et tous les travailleurs impliqués dans la grève ont vu leurs comptes bancaires gelés par l’employeur.

IndustriALL Global Union et la CNTB ont appelé le gouvernement à intervenir pour éviter toute nouvelle détérioration de la situation.
 
“Les actions, à la fois d’Exterhum et de Nord Gold Bissa, sont en directe contravention des conventions de l’OIT sur la liberté syndicale et le droit de négocier collectivement.

“Les rumeurs vont bon train et les gens ont peur d’être les prochains sur la liste. Ce conflit doit prendre fin et nos travailleurs doivent retrouver leurs emplois sans représailles de la part de l’employeur,” déclare Augustin Blaise Hien, Secrétaire général de la CNTB.
 
Jyrki Raina, Secrétaire général d’IndustriALL, ajoute :

Le travail précaire est une menace pour tous les travailleurs. À la fois l’employeur réel, Nord Gold, et l’agence d’intérim, Exterhum Africa, doivent prendre leurs responsabilités et nouer immédiatement un dialogue avec le syndicat pour résoudre ce conflit.