5 janvier, 2017Le nombre de mineurs tués lors de l’éboulement dans une mine de charbon de l’État de Jharkhand en Inde est monté à 18, avec encore de nombreux disparus.
La tragédie s’est déroulée dans la soirée du 29 décembre alors que le monticule de résidus surchargé de la mine de Lalmatia s’est éboulé sur 35 mètres, piégeant les travailleurs et du matériel d’excavation, dont environ 26 camions Volvo, sous une quantité de terre estimée à 9,5 millions de mètres cube.
Ce site fait partie du projet de mine à ciel ouvert Rahmahal exploité par l’entreprise publique Eastern Coalfields Ltd (ECL), une filiale de Coal India Ltd, l’une des plus grandes compagnies minières étatisées du monde.
La Force d’intervention nationale pour les catastrophes est arrivée sur les lieux environ 17 heures après l’accident et est toujours engagée dans des opérations de sauvetage. La plupart des travailleurs pris au piège sont des ouvriers sous-traitants employés par une entreprise externe, Mahalaxmi Private Limited.
Selon les informations, quelques jours à peine avant que la tragédie ne survienne, des ouvriers ont refusé de travailler en raison du manque de mesures de sécurité. Cependant, l’entreprise a ignoré tous les signes avant-coureurs qu’étaient les petits mouvements de terrain apparus dans les jours et les semaines qui ont précédé l’accident et a forcé les travailleurs à poursuivre leurs tâches. L’entreprise ne possède pas le relevé des travailleurs qui étaient sur place au moment de l’incident et à ce stade, il n’y a pas de confirmation définitive du nombre de personnes tuées ou blessées.
S. Q. Zama, Secrétaire général de l’affilié d’IndustriALL, la Fédération nationale indienne des mineurs (INMF), a déclaré :
C’est une négligence absolue de la part de la direction de la mine et de l’agence d’externalisation qui a provoqué cet accident évitable. Il est inacceptable que les employeurs aient ignoré tous les avertissements exprimés par les travailleurs et aient violé toutes les règles de sécurité. Le gouvernement devrait punir tous les responsables de cet accident. L’Inde devrait immédiatement ratifier et mettre en œuvre les dispositions de la Convention 176 de l’OIT sur la santé et la sécurité dans les mines pour prévenir de tels accidents à l’avenir.
ECL a annoncé une indemnisation à titre gracieux de 500.000 roupies (7.300 dollars) aux familles des disparus, en sus de l’indemnisation statutaire prévue par la Loi d’indemnisation des travailleurs. Cependant, les syndicats ont vertement critiqué cette faible indemnisation proposée par ECL et l’INMF appelle le ministère des mines à fournir une indemnisation complémentaire de 2.000.000 de roupies (29.300 dollars) aux proches de chacun des travailleurs décédés. Les syndicats ont également revendiqué des emplois pour les personnes qui étaient à charge des travailleurs décédés, y compris ceux employés en sous-traitance.
Coal India a mis sur pied une commission aux pouvoirs étendus pour mener une investigation sur l’incident et celle-ci devrait soumettre son rapport dans le mois. L’INMF a également appelé la commission à s’entretenir avec les représentants syndicaux à propos des événements qui ont mené à l’accident.
Selon des informations officielles, entre 2013 et juin 2016, 166 travailleurs ont perdu la vie chez Coal India au cours de 159 incidents, Au cours de la même période, 574 travailleurs ont subi des blessures graves au cours d’environ 558 accidents graves.