20 août, 2024Lors d'un atelier de formation des jeunes qui s'est tenu les 16 et 17 août à Antananarivo, des jeunes travailleurs se sont engagés à recruter leurs jeunes collègues dans les syndicats à l'aide de méthodes innovantes telles que les réseaux sociaux et les manifestations axées sur les jeunes.
Ils pensent que les jeunes sont mal informés à propos des syndicats qui ne les attirent donc pas. Or, ils pourraient être sensibilisés par des messages sur les réseaux sociaux et être invités à des réunions syndicales, des groupes de discussion, des manifestations sportives et autres activités associant de la musique.
Les participants à l'atelier ont pris connaissance de l'évolution démographique du mouvement syndical malgache et du fait que certains syndicats comptent maintenant plus de 50 pour cent de membres de moins de 35 ans.
Les Nations unies parlent à ce propos de "dividende démographique" qui profitera aussi aux organisations syndicales. D'après l'organisation, un dividende démographique peut se traduire par plus de croissance économique lorsque des jeunes travailleurs mieux instruits et qualifiés font leur entrée sur le marché du travail. Ils ont notamment des compétences numériques nécessaires à l'économie des plateformes qui s'implante à Madagascar comme l'ont expliqué les participants.
Un autre point à l'ordre du jour était l'importance de la transformation des syndicats qui intègrent les jeunes travailleurs dans les activités syndicales par davantage de participation, de représentation, d'intégration et de développement des capacités grâce à l'éducation. Cette transformation devrait aussi porter sur l'égalité hommes-femmes étant donné que les jeunes femmes sont majoritaires dans certaines industries, comme le textile et l'habillement.
Les débats ont souligné l'importance d'une meilleure compréhension par les syndicats de l'évolution du monde du travail sous l'action des technologies numériques et de la poursuite de la lutte contre les conditions de travail précaires que les jeunes travailleurs subissent de manière disproportionnée.
Les jeunes travailleurs doivent aussi se battre pour les droits fondamentaux au travail et en particulier pour les droits syndicaux et la négociation collective, et aussi faire campagne pour la création d'emplois et contre la toxicomanie, en particulier chez les jeunes chômeurs.
La plantation d'arbres est présentée comme une des activités pour les jeunes travailleurs dans leurs communautés. Ils devraient s'impliquer dans la problématique du changement climatique par le biais des activités de leur syndicat pour une transition juste dans le passage à des économies bas carbone.
Léontine Mbolanomena, la coordinatrice nationale de projets d'IndustriALL à Madagascar, a déclaré :
"Nous continuons à persuader les jeunes, en particulier les jeunes femmes, que le syndicat est leur organisation et qu'ils sont les leaders de demain. Pendant nos réunions, nous veillons à ce que les jeunes travailleurs aient accès à l'information sur la législation et la réglementation du travail et nous les évaluons pour des campagnes internationales pour les droits syndicaux."
La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, ajoute :
"Le changement démographique de notre syndicat, dans lequel les jeunes deviennent majoritaires, doit être pris à bras le corps dans le contexte d'un monde du travail en mutation. Les syndicats malgaches et africains doivent faire en sorte que les jeunes soient des catalyseurs de cette transformation."
Les 22 participants à l'atelier venaient d'affiliés d'IndustriALL, la Fédération des Syndicats Autonomes des Travailleurs de l’Industrie (FESATI), la Fédération des Syndicats des Travailleurs des Entreprises Franches et Textiles (SEMPIZOF), et Syndicalisme et Vie des Sociétés (SVS), qui représentent les travailleuses et travailleurs des industries minières, du textile et de l'habillement.
Cet atelier était organisé avec le soutien de notre affilié belge ACV-BIE dans le cadre d'un projet de renforcement syndical.