29 octobre, 2018La Cour du travail de Malaisie a statué en octobre en faveur de travailleurs qui recevront 1,1 million de ringgits (265.000 $) représentant leurs salaires rétroactifs depuis leur licenciement en août 2013. Tous sont membres de l'affilié malaisien d'IndustriALL, le Syndicat national de l'équipement de transport et des industries connexes (NUTEAIW).
Bien que son verdict ait reconnu les travailleurs coupables de comportement répréhensible, le juge considère que le licenciement était une sanction excessive pour 18 ex-salariés des équipementiers automobiles Hicom Automotive Manufacturers et Isuzu Hicom, deux filiales du DRB-Hicom Group, spécialisé dans l'assemblage de véhicules en Malaisie pour Tata-Motors, Honda, Volkswagen, Mercedes-Benz et Isuzu.
Après leur licenciement en 2013, le NUTEAIW avait déposé plainte au nom de ses adhérents au département des relations professionnelles du ministère des Ressources humaines et engagé un avocat pour les représenter en justice.
Ces travailleurs avaient été licenciés lorsque la direction de l'entreprise avait découvert sur YouTube une vidéo de mai 2013 dans laquelle ils remettaient à un représentant du Parti islamique de Malaisie un manifeste réclamant le respect des droits syndicaux et des prestations. Ce représentant était candidat à l'élection du parlement de l'État de Pahang en 2013.
La direction avait accusé les travailleurs de recourir à une source d'influence extérieure afin d'améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail. Du fait que certains de ces travailleurs portaient leur uniforme arborant les logos de l'entreprise lors de la remise du manifeste, la direction avait invoqué une atteinte à la réputation de l'entreprise et, au terme de quelques mois d'enquête interne, elle avait licencié 18 travailleurs qui avaient participé à cette action, dont les organisateurs.
La cour a considéré que le comportement répréhensible ne constituait pas un délit. Elle a aussi noté que les travailleurs licenciés, dont la plupart travaillaient pour ce même employeur depuis 20 ans, n'avaient jamais commis de manquement grave dans le passé. Elle a jugé que le licenciement était "disproportionné par rapport au comportement" et obligé les entreprises à verser l'intégralité des salaires dus ainsi qu'une indemnisation à défaut de réintégration depuis leur licenciement. Chaque travailleur touchera entre 24.000 et 94.000 ringgits (5.800 à 22.635 $)