24 avril, 2025Le 19 mars 2025, suite à l’arrestation du maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, des manifestations ont éclaté dans tout le pays, juste avant qu’il ne soit désigné comme candidat à la présidence du principal parti d’opposition avec 15,5 millions de voix pour les prochaines élections, qui se tiendront au plus tard en 2028. İmamoğlu n’est pas le seul, puisque d’autres représentants de l’opposition et des fonctionnaires municipaux ont été pris pour cible.
Ces attaques contre l’opposition font suite à l’intimidation, aux attaques, aux arrestations ou même à l’emprisonnement d’autres personnes engagées, y compris d’éminents dirigeants de partis, des journalistes, des employés d’ONG et des collègues syndicalistes au cours des six derniers mois. Après les élections locales de 2024, un certain nombre de maires métropolitains et de maires de district élus ont été démis de leurs fonctions, le gouvernement nommant ensuite des administrateurs.
En tant que pays candidat à l’UE, lié aux critères de Copenhague et membre du Conseil de l’Europe, la Turquie s’est engagée à respecter et à défendre les valeurs démocratiques, l’État de droit et les droits de l’homme, y compris des droits essentiels tels que les libertés d’opinion, d’expression, de parole, d’association, de presse et de réunion pacifique, ainsi qu’à accepter le rôle crucial joué par l’opposition dans une société démocratique.
Les négociations d’adhésion à l’UE avec la Turquie sont au point mort depuis 2016. La détention d’İmamoğlu et d’autres personnes soulève des questions majeures quant à l’engagement du gouvernement turc envers la démocratie, les règles démocratiques et les institutions, car les principaux fondements de la démocratie ont déjà été ternis. L’UE ne doit pas fermer les yeux sur les graves violations des valeurs européennes fondamentales, mais devrait plutôt faire du respect de la démocratie et des droits de l’homme une condition de sa coopération.
IndustriALL Global Union et industriAll Europe demandent instamment à la communauté internationale et à la Commission européenne d’agir et d’appeler les autorités turques à respecter pleinement ces engagements, les droits des élus, ainsi que le droit de manifester pacifiquement et revendiquent la libération immédiate d’İmamoğlu, ainsi que de tous les autres dirigeants de mouvements politiques et sociaux ou manifestants pacifiques qui ont été mis en détention.
La Secrétaire générale d’industriAll Europe, Judith Kirton-Darling, rappelle qu’en tant que pays candidat à l’UE et membre du Conseil de l’Europe, la Turquie doit respecter les valeurs fondamentales que sont la liberté d’expression et la liberté de réunion et accepter le rôle de l’opposition politique.
“Les syndicats du pays, acteurs essentiels de toute société démocratique, doivent être autorisés à représenter librement les travailleurs et à défendre leurs intérêts, y compris le droit de voter pour les hommes politiques de leur choix.”
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, a déclaré :
“La Turquie doit garantir les droits fondamentaux de l’homme et du travail en rétablissant les bases de la démocratie. La séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire est essentielle, tandis que l’État de droit et l’équité des procès sont des éléments essentiels d’une véritable démocratie. Les syndicats et les droits des travailleurs doivent être l’une des pierres angulaires de la Turquie.”