29 septembre, 2022La déclaration de Tunis, adoptée le 27 septembre par les syndicats de 39 pays africains, insiste sur l’inclusion de dispositions relatives au travail dans l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) afin de garantir le respect des normes internationales du travail et de l’agenda du travail décent.
Cette déclaration a été faite lors du Forum continental syndical CSI-Afrique sur la ZLECA qui s’est tenu sous le thème : Garantir un travail décent dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECA, vers l’inclusion des positions des syndicats dans les processus de la ZLECA.
Selon la déclaration,
“il faut créer un espace de dialogue social au niveau national, régional et continental pour que les citoyens africains et leurs groupements socio-économiques, c’est-à-dire les travailleurs et travailleuses, y compris au sein de l’économie informelle, les agriculteurs, les commerçants, les producteurs, les entreprises, la société civile, le secteur privé, puissent participer de manière effective à un processus démocratique et transparent et assurer la prise en compte de leurs préoccupations et de leurs points de vue dans les négociations.”
En outre, les syndicats souhaitent que les informations sur les processus de la ZLECA soient mises à la disposition des travailleurs “en temps opportun et de manière accessible”. Ils affirment que cela est nécessaire pour permettre une participation effective.
Noureddine Taboubi, Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a déclaré :
“la ZLECA crée des possibilités de travail décent qui mettront fin à la migration irrégulière et à l’esclavage moderne, et offrent une opportunité de transformer les économies précaires de l’Afrique et d’y mettre fin à la pauvreté.”
Kwasi Adu-Amankwah, Secrétaire général de la CSI-Afrique, a déclaré :
“Nous voulons un espace approprié pour les acteurs non étatiques dans la ZLECA afin de canaliser le dialogue social aux niveaux national et continental. Les syndicats doivent être présents dans cet espace pour faire avancer les droits et les intérêts des travailleurs et travailleuses et pour soutenir le commerce et l’intégration régionale en Afrique.”
“la ZLECA est un accord important pour le continent, qui a le potentiel de créer des emplois décents et de relancer l’industrialisation dans les secteurs manufacturiers grâce à un commerce intra-africain accru. Mais cette opportunité sera perdue si les travailleurs et travailleuses ainsi que leurs syndicats sont exclus des négociations,”
souligne Rose Omamo, Vice-présidente d’IndustriALL, qui a participé au forum.
la ZLECA, dont les échanges ont débuté en 2021, vise à promouvoir le commerce intra-africain, la fabrication à valeur ajoutée et le développement durable. En outre, elle devrait doubler le commerce et accroître l’intégration des communautés économiques régionales, Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et Union du Maghreb arabe (UMA).
Le forum était composé de 90 délégués, issus d’affiliés de la CSI-Afrique, d’organisations syndicales sous-régionales, d’organisations de soutien aux syndicats et d’organisations de la société civile, dont les affiliés d’IndustriALL Global Union en Tunisie, à Madagascar, au Kenya et au Zimbabwe.
Le forum, qui s’est tenu avec le soutien du SASK et du Labour Research Service, a reçu des rapports de recherche du Tchad, du Ghana, de la Namibie, du Rwanda, de la Tunisie et de la Zambie sur les impacts nationaux possibles de la ZLECA. D’autres exposés ont été faits par l’ACTRAV-OIT, le SASK et Third World Network Africa.