29 juillet, 2024Depuis quelques jours, des rumeurs de licenciements massifs, de difficultés financières et de faillite pèsent sur des milliers de travailleurs de Liberty Steel à Ostrava (Tchéquie), Częstochowa (Pologne) et Dunaújváros (Hongrie). Les syndicats exhortent les pouvoirs publics à prendre des mesures d'urgence pour éviter l'effondrement d'une industrie sidérurgique stratégique pour l'Europe.
La situation des sites de production de Liberty Steel n'a cessé de se détériorer depuis l'automne 2023. La semaine dernière elle a pris un tour tragique avec des annonces de restructuration en profondeur, une onde de choc reçue par les ouvriers de la sidérurgie d'Europe.
Le 23 juillet, la direction de Liberty Steel a fait part de son intention de procéder à des licenciements massifs dans son usine d'Ostrava , en Tchéquie, en mettant ses fours à coke à l'arrêt et en cessant la production de fer et d'acier. Jusqu'à 2.600 travailleurs sont menacés de licenciement. Si l'entreprise fait faillite, les travailleurs risquent de ne pas obtenir les salaires de la période de préavis ni les indemnités de licenciement. Le 29 juillet, l'Office du travail de la République tchèque a annoncé un programme de soutien composé d'orientation professionnelle, de recyclage et de subventions salariales pour aider les travailleurs d'Ostrava menacés de perdre leur emploi.
Dans une lettre à OS KOVO, IndustriALL Europe et IndustriALL Global Union ont exprimé leur solidarité avec les travailleurs de Liberty Ostrava dans leur combat pour garder leurs emplois. Ils appuient sans réserve l'appel lancé par OS KOVO aux créanciers de Liberty Steel, au gouvernement tchèque et à la Commission européenne leur demandant de prendre leurs responsabilités.
Les nouvelles venant des autres sites de Liberty Steel sont extrêmement préoccupantes. Le 25 juillet, la Cour de district de Częstochowa a prononcé la faillite de Liberty Steel Pologne et a désigné un curateur pour reprendre la gestion de l'usine. L'entreprise a fait appel de cette décision. En Hongrie, la prime du mois de juillet, décidée en juin de commun accord avec les syndicats locaux de Dunaújváros, n'a pas été versée. En outre, malgré la convention collective de juin qui prévoit une hausse des salaires, plus d'un millier de travailleurs les ont vus diminués de 30 pour cent en raison d'un changement des horaires de pauses qui leur a été imposé.
IndustriALL Europe et IndustriALL Global Union condamnent ces décisions, qui pourraient dégrader de manière irréversible les capacités stratégiques de production d'acier de l'Europe et menacer les moyens d'existence de milliers de travailleurs et de leurs familles. Les syndicats ont fait savoir clairement qu'ils refusent que les travailleurs fassent les frais d'une mauvaise gestion et d'un manque de soutien efficace des pouvoirs publics.
Une action publique s'impose d'urgence pour sauver le patrimoine sidérurgique stratégique de l'Europe d'un effondrement. Les décideurs politiques doivent s'engager dans un véritable Plan d'action pour l'acier.