17 octobre, 2024Des dirigeants syndicaux de 16 pays se sont réunis à Glasgow, ces 15 et 16 octobre, à l’occasion de la conférence mondiale d’IndustriALL sur la construction navale et démolition des navires. Ils se sont retrouvés autour d’une vision pour des normes industrielles plus sûres, plus équitables et durables dans deux des secteurs les plus dangereux au monde. Ce forum a appelé à des changements audacieux, exigeant des protections plus fortes pour les travailleurs, des pratiques durables et une solidarité mondiale.
Eileen Yeo Chor Gek, Coprésidente du secteur, explique :
“Les syndicats sont essentiels pour créer une transition inclusive vers les nouvelles technologies. Nous devons garantir des pratiques de travail équitables, la stabilité de l’emploi et un équilibre pour tous et toutes”.
“La santé et la sécurité sont les éléments vitaux de notre secteur. Nous sommes ici pour partager nos connaissances et trouver des solutions afin d’améliorer les conditions de vie sur le terrain”,
a précisé Masoa Tusmura, Coprésident du secteur.
Vidyadhar Vasudeo Rane, Vice-président du secteur, a pour sa part déclaré :
“La coopération internationale est le fondement de la sécurité pour les travailleurs. La Convention de Hong Kong marque une étape décisive”.
Le Directeur d’IndustriALL pour la construction navale et la démolition des navires, Walton Pantland, a présenté un aperçu général du secteur en soulignant les défis auxquels il est confronté :
“Notre secteur est confronté à des défis considérables, qu’il s’agisse des changements technologiques, du déséquilibre entre les sexes ou de la pénurie de main-d’œuvre. Nous devons attirer de nouveaux talents, nous concentrer sur la sécurité et promouvoir l’équité entre les générations”,
a-t-il indiqué.
L’un des axes de la conférence a été la mise en œuvre imminente de la Convention internationale de Hong Kong pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires, qui doit entrer en vigueur en juin 2025.
Cet accord historique introduit des protections essentielles : une formation obligatoire en matière de santé et de sécurité, l’obligation d’éliminer les dangers avant tout démantèlement de navire et des exigences claires en matière de responsabilité pour les chantiers de recyclage.
Toutefois, les délégués ont également fait part de leurs inquiétudes concernant les défis actuels, notamment les niveaux modestes de conformité aux normes, les pressions commerciales intenses et la faible répression des infractions. La Convention représente un progrès, mais les délégués sont convenus qu’elle devait être soutenue par une forte solidarité internationale pour tenir les gouvernements et les entreprises responsables de la sécurité des travailleurs et travailleuses.
Des délégués d’Australie, des États-Unis, de Singapour, de Corée, du Japon, des Pays-Bas, du Bangladesh, d’Inde, du Danemark, de France, de Finlande, de Norvège, de Taïwan, d’Espagne et du Royaume-Uni ont mis l’accent sur des préoccupations communes telles que la pénurie de main-d’œuvre, le manque de représentation des femmes, la syndicalisation des travailleurs migrants et l’expansion rapide de la production chinoise. Le forum s’est conclu sur un message clair : il est essentiel de créer des syndicats solides, de renforcer le dialogue social et de s’unir au niveau international.
À l’avenir, le secteur se concentrera sur les droits et la sécurité des travailleurs en utilisant notre pouvoir de négociation collective pour donner la priorité aux intérêts à long terme des travailleurs, créer un réseau de santé et de sécurité et défendre les meilleures pratiques en matière de répartition des risques. L’accent sera également mis sur l’inclusion des femmes et des jeunes en partageant des stratégies pour améliorer la représentation des femmes, en développant des programmes mondiaux de mentorat pour les militantes syndicales et en incluant les jeunes et les cols blancs.
D’autres mesures sont prévues, visant notamment à l’augmentation de la puissance syndicale mondiale en encourageant la coopération, l’intégration des travailleurs migrants et sous-traitants dans les conventions collectives, la création de réseaux dans les entreprises multinationales et l’accent à mettre sur la durabilité et le développement des compétences en se coordonnant avec l’OCDE, en soutenant les transitions justes au niveau de la démolition des navires et en plaidant en faveur du développement permanent des compétences et de l’accessibilité des parcours de qualification.
Christina Olivier, Secrétaire générale adjointe, a déclaré :
“Aujourd’hui plus que jamais, nous devons renforcer l’infrastructure sociale, en veillant à ce que les syndicats puissent recruter et se faire les défenseurs de lieux de travail plus sûrs et plus équitables.”