21 mai, 2014« Trop d’entreprises et de gouvernements s’opposent activement aux revendications des travailleurs pour l’équité et la justice sociale. »
JYRKI RAINA
Bâtir notre force par les réseaux et les ACM
Les réseaux syndicaux dans le secteur automobile et l’accord-cadre mondial avec le géant du vêtement Inditex nous aident à défendre les droits syndicaux de millions de travailleurs.
Le Plan d’Action d’IndustriALL Global Union porte notre engagement à bâtir une authentique force et capacité d’action syndicale en unissant les travailleurs dans des réseaux pour agir conjointement et solidairement, y compris par des campagnes d’entreprise à niveau mondial. Le Plan appelle à davantage d’accords-cadres mondiaux (ACM) avec les entreprises multinationales et de Comités d’Entreprise Mondiaux reconnus par les employeurs.
Les syndicats de l’industrie automobile ont été aux avant-postes de cette stratégie. Dans ce numéro de Global Worker, nous braquons le projecteur sur l’évolution du secteur automobile où les premiers réseaux syndicaux ont vu le jour dès la fin des années 1960.
A ce jour, des réseaux syndicaux mondiaux fonctionnent chez un certain nombre de constructeurs automobiles allemands, français, américains et japonais de premier plan. Chez Volkswagen, GM, Ford, Peugeot-Citroën, Renault, Daimler, BMW, Volvo et Bosch, la direction a reconnu le réseau ou le Comité d’Entreprise Mondial et couvre les frais liés à leurs réunions habituelles.
Comme le fait remarquer Bob King, Président de l’UAW et co-président de la section automobile d’IndustriALL, les syndicats construisent la solidarité de façon nouvelle et innovante. Les affiliés d’IndustriALL au Japon, au Brésil et en Afrique du Sud ainsi que dans de nombreux autres pays ont soutenu la campagne de syndicalisation de l’UAW chez Nissan au Mississippi.
Le Président d’IndustriALL, Berthold Huber, souligne le rôle des accords-cadres mondiaux qui est d’assurer les droits des travailleurs tout au long des chaînes d’approvisionnement. Les violations des droits syndicaux sont fréquents, surtout au niveau des fournisseurs et des soustraitants.
C’est pourquoi notre ACM avec Inditex est si novateur. Le géant espagnol du vêtement ne produit quasiment rien lui-même, mais ses fournisseurs emploient un million de travailleurs et travailleuses en Chine, au Bangladesh, au Brésil et dans de nombreux autres pays. Ils sont tous couverts par cet accord.
Dans ce numéro, nous expliquons comment cet ACM, de simple bout de papier est devenu une réalité tangible. Nous sommes parvenus à faire réintégrer des centaines de travailleurs licenciés en Turquie et au Cambodge. Ensemble, Inditex et IndustriALL ont formé des délégués syndicaux et des cadres dans un projet pilote en Turquie. Nous allons maintenant étendre la formation au Bangladesh, au Cambodge, à l’Inde et à la Chine, avec le soutien de coordinateurs engagés spécifiquement à cette fin.
Avec ces réseaux et ACM, IndustriALL veut créer les conditions pour recruter et croître, pour une capacité syndicale à agir qui permette d’améliorer les salaires et les conditions de travail des travailleurs. Dès lors, assurer la liberté d’association est fondamental.
Comme nous le voyons dans ce numéro de Global Worker, partout où les syndicats peuvent fonctionner, ils font la différence au profit des gens, aussi bien en termes de revenus décents que de protection sociale. Les affiliés d’IndustriALL sont mobilisés pour assurer une hausse continue du salaire minimum et pour des soins de santé universels ainsi qu’un accès à la retraite en Indonésie, des salaires vitaux au Cambodge et pour des droits fondamentaux dans les pays de l’ex-Union soviétique.
Trop d’entreprises et de gouvernements s’opposent activement aux revendications des travailleurs pour l’équité et la justice sociale. C’est pourquoi il faudra toujours lutter.
Jyrki Raina
Secrétaire général