27 juin, 2013L’équipementier automobile turc Arobus Argen et le fabricant de roues Tekersan enfreignent les législations nationale et internationale du travail en réprimant durement la syndicalisation entreprise par le syndicat Birleşik Metal-İş, affilié à IndustriALL, notamment par la mise à pied de salariés dans les trois usines.
Le syndicat Birleşik avait décidé de mener des campagnes de syndicalisation dans les deux usines Arobus à Tuzla et Bursa, et dans l’usine Tekersan à Bilecik. Dès que les directions des deux entreprises comprirent que Birleşik allait pouvoir représenter plus de 50% des salariés, comme le prévoit la législation, les menaces et les mises à pied ont commencé.
IndustriALL Global Union aura une emprise réelle dans les deux entreprises, car Arobus et Tekersan produisent toutes deux des pièces pour de grands constructeurs automobiles souvent cosignataires d’accords-cadres mondiaux (ACM) avec IndustriALL, et d’entreprises dans lesquelles des affiliés de IndustriALL organisent des réseaux syndicaux. Dans les ACM conclus avec IndustriALL, des entreprises multinationales comme Mercedes et Renault se sont engagées à garantir des normes minimums de travail dans leurs chaînes d’approvisionnement.
Arobus a mis à pied 19 travailleurs dont 6 lors de la première étape de la syndicalisation, 11 autres le 24 juin à Tuzla, et encore 2 le 24 juin à Bursa. Birleşik signale que dans l’usine de Bursa, les salariés ont été convoqués individuellement dans les bureaux de la direction pour avoir le choix entre une mise à pied et l’abandon de leur adhésion à Birleşik en faveur d’un autre syndicat. La direction de Arobus est même allée jusqu’à faire venir un notaire dans les usines pour transférer les salariés dans un autre syndicat.
Dans une lettre adressée aux deux entreprises, le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a fait référence à la législation turque que la direction enfreint en refusant à ses salariés le droit d’adhérer au syndicat de leur choix:
Article 25 de la loi sur les relations collectives de travail, code no 6356, titré “Garantie de la liberté syndicale” selon lequel: “Aucun travailleur ou travailleuse ne peut être licencié ou désavantagé en raison de son adhésion ou de sa non-adhésion à un syndicat, de sa participation aux activités syndicales ou d’organisations de travailleurs et travailleuses en dehors des heures de travail ou durant les heures de travail avec la permission de l’employeur”.
Dans ce contexte, l’article 118 du code pénal turc, code no 5237, titré “Prévention de l’emploi des droits syndicaux” spécifie: “Toute personne qui fait usage de violence ou de menace envers une autre personne pour la forcer à adhérer ou à ne pas adhérer à un syndicat, à participer ou à ne pas participer aux activités syndicales, ou pour abandonner son adhésion au syndicat ou affirmer sa résignation de la direction du syndicat, est passible d’une peine de six mois à deux ans d’emprisonnement”.
IndustriALL continuera de suivre de près la situation et de soutenir Birleşik tant que ces problèmes n’auront pas fait l’objet d’une solution équitable.