17 janvier, 2013Le fabricant coréen d’acier inoxydable Daiyang SK Metal a utilisé toutes les tactiques antisyndicales depuis janvier 2010 contre le syndicat Birlesik Metal-Is. Le 15 janvier, les travailleurs et travailleuses qui faisaient grève sur le tas ont été violemment attaqués par la police.
Les grévistes de l’usine Daiyang SK Metal située dans la zone européenne de libre-échange de Corlu, Tekirdağ, située au nord-ouest de la Turquie, se sont battus pendant près de trois ans pour défendre leurs droits syndicaux fondamentaux. Ils avaient entamé le 15 janvier une grève sur le tas quand ils apprirent que la direction locale avait amené des briseurs de grève de Corée pour faire fonctionner les machines à l’arrêt des grévistes.
Les membres du syndicat Birlesik Metal-Is affilé à IndustriALL Global Union ont été attaqués violemment à coups de matraques et de gaz lacrymogène par la police, qui ont blessé cinq travailleurs dont deux ont dû être envoyés à l’hôpital en ambulance. Les travailleurs ont été attaqués alors qu’ils faisaient pacifiquement grève sur le tas pour protester contre les mauvais traitements que la direction leur inflige illégalement.
Daiyang SK Metal est une coentreprise entre les firmes coréennes SK Networks et Daiyang Metal. Daiyang qui détient 70 pour cent, fournit des rouleaux d’acier inoxydable à de nombreuses marques internationales pour être employés dans les technologies de l’information, l’électronique et l’électroménager. Ces marques de multinationales incluent Samsung Electronics, LG Electronics, Electrolux, Siemens, Toshiba, Whirlpool, Bosch, Daewoo et Gorenje.
IndustriALL travaille maintenant à faire pression sur ces entreprises clientes, syndicalisées par des affiliés de IndustriALL, dont trois sont des partenaires dans des accords-cadres mondiaux.
À la suite d’une longue bataille juridique au cours de laquelle la direction a rejeté à maintes reprises la possibilité de signer une convention collective, les membres de Birlesik Metal-Is ont pris la décision de faire grève. La grève a commencé le 15 novembre dans le respect de la législation turque. Au cours de la grève, des membres de sociétés privées de sécurité de la zone de libre-échange ont attaqué et détruit la tente des grévistes. L’entreprise a employé d’autres travailleurs pour faire fonctionner les machines des grévistes. Un cadre coréen a tenté d’user de violence contre l’un des grévistes et diverses tactiques d’intimidation et de répression ont été utilisées.
L’affilié coréen des métallurgistes, le KMWU, a une longue histoire de lutte contre les pratiques antisyndicales de Daiyang qui a refusé régulièrement de s’asseoir à la table des négociations avec le syndicat depuis 2006, préfère embaucher des casseurs pour réprimer les grévistes et porter plainte contre les dirigeants syndicaux.
Dans une lettre datée du 28 décembre aux directeurs généraux de Daiyang Metal et de SK Holdings, le secrétaire général adjoint de IndustriALL, Kemal Özkan, a demandé instamment aux entreprises “d’engager sans délai un dialogue significatif et constructif avec Birlesik Metal-Is pour conclure le processus de négociation collective”.
“Il est clair pour nous que Daiyang SK a été depuis le début très hostile à la syndicalisation et aux membres du syndicat qui veulent seulement faire usage de leurs droits fondamentaux pour adhérer à un syndicat, mener une négociation collective et utiliser leur droit de grève garanti par la Constitution de Turquie, ainsi que par les conventions internationales du travail ratifiées par la Turquie”.