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IndustriALL demande des protections plus fortes pour les travailleuses du secteur de la confection lors de la conférence CSW69 de l’ONU

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18 mars, 2025Des syndicats, des dirigeants de l’industrie et des militants se sont réunis lors du Forum de la Commission de la condition de la femme des Nations unies (CSW69) pour faire pression en faveur d’accords juridiquement contraignants qui protègent les travailleuses de l’industrie du textile et de la confection. Organisé par IndustriALL, cet événement a mis en lumière les luttes permanentes des salariés de l’industrie de la confection, en particulier des femmes, et le besoin urgent d’une plus grande responsabilisation des entreprises au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Selon l’OIT, le secteur du textile, de la confection, du cuir et de la chaussure emploie plus de 60 millions de personnes, dont une grande partie de femmes. Le secteur est le plus grand employeur de femmes travailleuses parmi tous les secteurs industriels.

Un panel réunissant Nazma Akter, Présidente du syndicat bangladais Sommilito Garment Sramik Federation, Christina Hajagos-Clausen, Directrice d’IndustriALL pour le secteur, et Pinar Özcan, Secrétaire aux relations internationales du syndicat turc Öz İplik İş, a souligné comment les engagements volontaires des entreprises n’ont pas permis de remédier aux violations systémiques des droits humains, laissant des millions de travailleuses vulnérables à des conditions dangereuses, à des salaires de misère et à la violence basée sur le genre.

“Les femmes dans l’industrie de la confection continuent d’être confrontées à l’exploitation et à des conditions de travail dangereuses. Le seul moyen d’assurer un véritable changement est de conclure des accords contraignants qui obligent les enseignes à rendre des comptes,”

a déclaré Christina Hajagos-Clausen.

“Des engagements comme l’Accord international, ou encore l’Accord visant à soutenir des salaires négociés collectivement dans l’industrie de la confection, du textile, des chaussures et des articles de voyage au Cambodge (négocié dans le cadre de l’initiative ACT), ainsi que les accords-cadres mondiaux sont des exemples d’accords contraignants qui ont un impact sur les travailleuses de la confection.”

Appel à une plus grande responsabilité des entreprises

La rencontre a mis en lumière l’Accord international, un cadre juridiquement contraignant qui a déjà démontré un impact mesurable sur l’amélioration de la sécurité et des droits sur le lieu de travail. Les principales réalisations de l’accord sont les suivantes :

  • plus de 38.000 inspections d’usine pour garantir la conformité avec les normes de sécurité incendie, électrique et structurelle
  • taux d’assainissement de 92 %, garantissant des lieux de travail plus sûrs à des millions de travailleurs et travailleuses
  • plus de 2 millions de travailleuses formées à la sécurité sur le lieu de travail, y compris à la prévention de la violence sexiste
  • plus de 1.000 plaintes résolues grâce à des mécanismes contraignants de résolution des conflits

Au Bangladesh, où la main-d’œuvre est composée à 60 % de femmes, environ 6.046 femmes sont membres des comités de sécurité des usines et près de 1.600.000 travailleuses ont été formées à la sécurité sur le lieu de travail. Dans le cadre du programme au Pakistan, où la main-d’œuvre est estimée composée à environ 11 % de femmes, 223 femmes sont membres de comités de sécurité et près de 2.000 travailleuses ont été formées.

Les discussions ont mis l’accent sur le rôle essentiel des syndicats dans la négociation et l’application des protections des travailleurs. Pinar Özcan a souligné l’importance des accords-cadres mondiaux pour garantir des lieux de travail plus sûrs aux travailleuses. Elle a mis en exergue les lignes directrices VHBG récemment élaborées conjointement avec H&M et leur mise en œuvre dans les usines des fournisseurs de l’enseigne.

IndustriALL demande que davantage d’enseignes signent des accords juridiquement contraignants et que les gouvernements imposent la responsabilité des entreprises au niveau de leurs chaînes d’approvisionnement.

“Les salariés du secteur de la confection, dont la majorité sont des femmes, méritent mieux. Nous avons besoin de syndicats plus forts, d’engagements contraignants et de mécanismes d’application qui garantissent leurs droits et leur sécurité,”

a déclaré Nazma Akter.

La rencontre s’est conclue par un appel à une plus grande collaboration entre les syndicats, les gouvernements et les enseignes de stature mondiale afin de mettre en œuvre des solutions qui favorisent l’égalité des sexes, des salaires équitables et des conditions de travail sûres.

Illustration : usine de confection au Vietnam © Better Work Programme