13 novembre, 2019IndustriALL Global Union condamne catégoriquement le coup d’État qui a forcé le président élu légitimement, Evo Morales, à quitter la Bolivie ce 10 novembre 2019.
Depuis les élections présidentielles d’octobre, les forces d’opposition en Bolivie ont commis de nombreux actes de violence : elles ont pillé et incendié des maisons, humilié des responsables gouvernementaux démocratiquement élus, kidnappé et menacé les familles de ces personnes, mis le feu à la maison de la sœur du président et pris d’assaut le propre domicile d’Evo Morales. Tout ceci a été fait pour forcer Evo Morales, son Vice-président Álvaro García Linera et beaucoup d’autres dirigeants du parti présidentiel, le Mouvement pour le Socialisme (MAS), à démissionner. Ces attaques ont été alimentées par le racisme et le fondamentalisme religieux, ce qui est extrêmement préoccupant, car cela va à l’encontre de l’esprit de l’État plurinational de Bolivie. Le Président Morales est maintenant en exil au Mexique, où il a reçu l’asile politique.
Le Président Morales avait accepté un audit de la part de l’Organisation des États américains (OEA) et avait indiqué qu’il convoquerait de nouvelles élections, remplacerait tous les membres du conseil électoral et autoriserait d’autres candidats à se présenter. En dépit de cela, l’opposition a quand même choisi d’être intransigeante et de faire abstraction de la démocratie.
Qui plus est, aussi bien la police que les forces armées se sont immiscées dans le processus démocratique : des membres des forces de police se sont mutinés et leur usage intempestif de la force a suscité des troubles importants, alors que le commandant en chef des forces armées faisait des déclarations au pays dans lesquelles il appelait clairement le président à démissionner. Nous avons également été informés qu’il y aurait de la résistance dans différentes parties du pays et il y a de plus en plus de craintes d’affrontements de grande ampleur s’apparentant à une guerre civile.
La Bolivie voit sa démocratie se détricoter au moment où ont eu lieu un certain nombre de soulèvements contre des gouvernements conservateurs en Amérique latine, dont la victoire d’Alberto Fernández aux élections en Argentine. Au contraire des récents coups d’État au Honduras, au Paraguay et au Brésil, qui prétendaient au moins respecter l’ordre constitutionnel, celui en Bolivie fait penser aux coups d’État militaires sanglants qui ont lieu dans les années 60 et 70.
Il est dès lors extrêmement important d’avoir un maximum de pays qui condamnent catégoriquement le coup d’État en Bolivie, de sorte à empêcher que ce mépris pour la démocratie ne s’empare à nouveau de l’Amérique latine.
Nous sommes solidaires avec le peuple de Bolivie et Evo Morales et nous appelons au respect des droits humains des Boliviens en toute circonstance. Cela comprend l’intégrité physique du président, de son équipe et de leurs familles. Nous soutenons l’appel d’Evo Morales à ceux qui sont derrière ce coup d’État à assurer un retour pacifique à la normalité et pour que le Sénat convoque immédiatement des élections de sorte à restaurer la démocratie en Bolivie.