20 novembre, 2014À un moment déterminant pour le secteur minier de IndustriALL, un réseau mondial Glencore a été lancé cette semaine à Sao Paulo. Le nouveau réseau mondial a adopté un programme de mobilisation.
Les rapports nationaux des 32 délégué(e)s représentant des affiliés de IndustriALL de 14 pays ont donné la preuve de “la brutalité constante et du manque de respect des droits des travailleurs/euses et des droits syndicaux par Glencore dans toutes ses activités, et ce en contraste flagrant avec l’image créée par ses organes de relations publiques,” a dit Andrew Vickers, président du secteur minier et secrétaire général du syndicat de la construction, de la foresterie, des mines et de l’énergie (CFMEU) d’Australie.
Le réseau mondial Glencore a établi que le géant industriel des secteurs miniers et des matières premières se livrait à une campagne antisyndicale brutale dans cinq pays. Ces attaques sont en contradiction flagrante avec la prétention affirmée par Glencore de respecter les droits de la personne, la culture communautaire, la négociation collective et le droit des salariés de décider librement de leur adhésion à un syndicat. La pratique chez Glencore est très éloignée de sa rhétorique.
- Aux États-Unis, la direction de l’usine Sherwin Alumina de Glencore au Texas, lock-oute des membres de United Steelworkers (USW) depuis le 11 octobre. Glencore exige des concessions draconiennes, parmi lesquelles le refus de faire bénéficier les personnes retraitées des prestations de soins de santé et d’accorder une retraite sûre à la prochaine génération de salariés.
- En Afrique du Sud, 800 travailleurs à la mine de Koornfontein à Mpumalanga se sont mis en grève, le 17 octobre, pour protester contre le versement d’indemnités de licenciement ne répondant pas aux normes. Glencore a offert le paiement d’une semaine de service par année passée à la mine, alors que l’indemnité correspond à trois semaines sur d’autres chantiers. Alors qu’ils perdent déjà leur emploi, les travailleurs de Koornfontein doivent se contenter d’un règlement injuste pour toutes les années au cours desquelles ils ont produit du charbon pour Glencore.
- Au Pérou, les personnes employées à la mine Antamina, en grève depuis le 10 novembre, sont victimes de façon régulière d’infractions relatives à la santé et la sécurité, et se voient refuser le juste paiement des primes et des heures supplémentaires. Des travailleurs sont exclus du fonds de retraite des mineurs et l’entreprise enfreint systématiquement la convention collective.
- En Australie, Glencore a refusé de rembaucher des anciens salariés syndiqués à la mine de Collinsville et a jeté à la rue les anciens travailleurs et leurs familles qui habitaient des logements de l’entreprise, ce qui a eu des effets dévastateurs dans la communauté locale.
- En Colombie, un groupe d’anciens officiers de l’armée, lié à Glencore en tant que groupe paramilitaire, est responsable de l’assassinat de syndicalistes. Le groupe paramilitaire s’est entraîné dans un camp situé dans une mine de Glencore. Glencore a expulsé violemment des fermiers de leurs logements en enfreignant également la législation nationale sur la santé et la sécurité. Glencore a systématiquement enfreint les droits de la personne, les droits syndicaux et le droit de négocier librement une convention collective. Un rapport terrifiant a été présenté à la réunion du réseau de Sao Paolo sur les menaces de mort à l’encontre d’Igor Diaz, secrétaire général de Sintracarbon, et de la direction du syndicat.
La réunion a pris connaissance de la situation alarmante en matière de sécurité dans les activités de Glencore. Au Pérou et en Colombie, la situation des travailleurs en matière de sécurité et de santé est particulièrement inquiétante Certains rapports indiquent que les blessures sont courantes et que Glencore refuse de travailler avec les syndicats pour prendre en compte ces questions. En outre, l’emploi généralisé d’une main-d’œuvre en sous-traitance et de l’emploi précaire par Glencore dans ses activités mondiales, constituent un facteur déterminant pour les statistiques alarmantes sur la sécurité et la santé.
La réunion a pris fin avec un plan d’action clair pour mener les activités du réseau. Le plan comporte un soutien solidaire immédiat du réseau mondial aux activités prévues par l’USW pour la journée de l’actionnariat Glencore, le 10 décembre 2014, qui coïncide ironiquement avec la journée internationale des droits de l’homme.
Glen Mpufane, directeur du secteur minier de IndustriALL Global Union, a déclaré que le jour de reddition des comptes est arrivé pour Glencore.
La réunion du réseau mondial Glencore s’est tenue au moment du lancement de la réunion du réseau mondial d’Anglo American.