31 juillet, 2019Les représentants syndicaux du secteur du ciment en provenance de différentes régions d’Inde se sont réunis à Chennai, les 29 et 30 juillet 2019, pour faire le point sur les initiatives en matière de santé et de sécurité au travail (SST), le dialogue social et le pouvoir syndical, et examiner comment améliorer ces questions.
Les représentants syndicaux ont signalé que, malgré les améliorations effectuées en matière de SST dans l’industrie du ciment et la réalisation de bilans de santé périodiques dans de nombreux lieux de travail, la majorité des effectifs employés dans cette industrie ne reçoivent pas une formation complète sur la sécurité.
En conséquence, un grand nombre d’entre eux ne sont pas au courant des risques professionnels auxquels ils sont confrontés en raison de leur exposition à la poussière cristalline, aux carburants alternatifs, à la chaleur, aux charges lourdes, au travail par postes, etc.
Le réseau a porté une attention particulière sur l’utilisation continue de l’amiante en Inde malgré son interdiction dans le secteur de l’exploitation minière en 2011. Les travailleurs de l’industrie du ciment et d’autres secteurs restent exposés à cette substance mortelle, une situation que beaucoup définissent comme une bombe à retardement prête à exploser à tout moment.
Les représentants syndicaux ont souligné que, bien que les accidents mortels et presque mortels attirent davantage l’attention, un grand nombre de maladies professionnelles, dont les maladies musculosquelettiques, respiratoires, de la peau et du système circulatoire, ne sont souvent pas considérées comme des maladies professionnelles, entraînant l’absence de soins médicaux adéquats et de versement d’une indemnisation appropriée des victimes.
La forte présence des travailleurs précaires, soumis à de mauvaises conditions et ne bénéficiant pas de protection sociale, continue de poser des défis majeurs en ce qui concerne l’amélioration de la SST. Presque tous les accidents mortels survenus récemment dans l’industrie indienne du ciment touchent cette catégorie de travailleurs.
Alexander Ivanou, responsable des industries des matériaux à IndustriALL, a indiqué:
« Les employeurs de l’industrie indienne du ciment ont la responsabilité de coopérer avec les syndicats sur l’amélioration de la SST sur le lieu de travail. Les employeurs doivent admettre le droit des travailleurs à connaître les risques qu’ils encourent sur le lieu de travail, de participer au processus décisionnel sur les questions de SST, et de refuser le travail ou d’arrêter de travailler sans en subir de conséquences. Un système de dialogue social efficace, admettant la participation des syndicats, est la seule voie possible pour améliorer la sécurité des travailleurs, et protéger leur santé et leur vie en Inde ».
Apoorva Kaiwar, Secrétaire régional d’IndustriALL, a déclaré:
« Il est encourageant de voir qu’en raison de notre engagement continu, les syndicats prêtent davantage attention aux questions de SST et, dans de nombreux cas, ont désigné des représentants syndicaux SST et pris des initiatives pour constituer des comités de SST sur leur lieu de travail. Les efforts que nous consacrons à soutenir et à renforcer les capacités des affiliés à IndustriALL se poursuivront ».
Les représentants syndicaux ont décidé de mettre davantage l’accent sur les questions de SST, de créer et d’améliorer les comités de SST, de renforcer les capacités des syndiqués, d’ouvrir les formations SST aux travailleurs précaires et d’organiser des camps médicaux périodiques. Ils souhaiteraient recevoir une formation d’IndustriALL sur les meilleures pratiques internationales en matière de SST dans l’industrie du ciment.
Les représentants syndicaux poursuivent leur travail de syndicalisation accrue des travailleurs et de régularisation des travailleurs précaires. Ils se sont engagés à consacrer davantage d’efforts à l’organisation des travailleurs, au soutien solidaire des travailleurs précaires et au renforcement de la participation des femmes et des jeunes au travail syndical.
Les participants à l’atelier ont également examiné les défis de la durabilité auxquels fait face l’industrie du ciment en raison des changements climatiques et de la mutation technologique rapide, souvent nommée Industrie 4.0. Les syndicats ont souligné la nécessité d’ériger un pouvoir syndical pour défendre les droits des travailleurs.
Les initiatives à l’égard du renforcement du dialogue social et de la constitution de réseaux syndicaux dans les compagnies comme LafargeHolcim, HeidelbergCement, CRH et Cemex ont également été discutées.
L’atelier de deux jours a été organisé dans le cadre du projet d’IndustriALL d’Asie du Sud relatif au renforcement syndical et aux chaînes d’approvisionnement des compagnies multinationales.