16 juin, 2015IndustriALL appelle la firme de vêtements de luxe Hugo Boss à intervenir urgemment auprès de son fournisseur péruvien Topy Top à propos des violations des droits des travailleurs et de l’anti-syndicalisme dont il est accusé.
Dans un courrier adressé au PDG de Hugo Boss, M. Claus-Dietrich Lahrs, IndustriALL appelle la multinationale à s’assurer instamment que Topy Top réintègre les syndicalistes mis à pied et cesse de résilier ses contrats de travail à court terme avec les salariés syndiqués.
L’utilisation de ces contrats à court terme par les fournisseurs péruviens du secteur du textile et de la confection non seulement est contraire aux normes internationales du travail et au propre code de conduite de Hugo Boss, mais elle empêche également les travailleurs de se syndiquer et de défendre leurs droits.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina, écrit :
“Topy Top est bien connu de nous, car nous avons régulièrement eu affaire aux infractions de cette entreprise. C’est un exemple type des problèmes qui font suite au recours abusif aux contrats à court terme.”
Cette lettre tombe au moment où Hugo Boss a l’intention de rencontrer la direction de Topy Top dans les locaux de la marque en Allemagne.
En avril, au cours des négociations sur une nouvelle convention collective, Topy Top a renvoyé Huber Amed Albujar, le Secrétaire du syndicat SINTOTTSA, affilié à IndustriALL par le biais de la FNTTP (Fédération nationale des Travailleurs du Textile du Pérou).
L’entreprise a également mis dehors 12 syndiqués, dont cinq étaient censés bénéficier d’une immunité à cet égard.
Albujar a été un critique virulent de l’exploitation des contrats à court terme et un ferme défenseur des droits des travailleurs au sein de l’entreprise. Ce n’est pas la première fois que Topy Top a tenté de s’en débarrasser.
Il est maintenant confronté à quatre accusations de fautes, qu’il récuse toutes.
IndustriALL, ensemble avec son affilié FNTTP, exige que Hugo Boss assure :
- la réintégration des 12 syndiqués, dont les cinq qui bénéficient d’une protection légale
- la réintégration du leader syndical Huber Amed Albujar
- que Topy Top explore des mesures alternatives avant de recourir à des licenciements pour raison économique
- un soutien sans réserve au respect de la liberté syndicale dans les usines de Topy Top et que les contrats à court terme des salariés syndiqués ne soient pas résiliés.
De plus, la FNTTP, avec ses syndicats membres, revendique depuis longtemps que les contrats à court terme soient convertis en contrats permanents, en accord avec le propre code de conduite de Hugo Boss.