9 octobre, 2013Le réseau syndical de Holcim se réunit en Belgique pour envisager des stratégies conjointes pour répliquer à la tentative de Holcim de dégager 1,5 milliard de francs suisses (1,2 milliard d'euros) de bénéfices supplémentaires sur le dos de ses travailleurs.
Les 1er et 2 octobre, invités par le syndicat belge ACV-CSC BIE, des représentants des comités d'entreprise de Holcim et des syndicalistes d'Amérique du Nord, d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, d'Europe et d'Asie, se sont réunis à Ostende, en Belgique, pour discuter de la situation des travailleurs de la multinationale suisse Holcim. Bien que les choses soient très différentes d'un pays à l'autre, les restructurations en cours dans le groupe suscitent de gros problèmes.
Plusieurs délégués ont déclaré que, suivant leurs expériences, Holcim suit de plus en plus une politique financière plutôt qu'une logique industrielle. La valeur actionnariale prime, tandis que les travailleurs, leurs conditions de vie et de travail comptent moins pour l'entreprise. Cela peut réjouir les actionnaires et les banquiers, mais les travailleurs n'ont aucune raison de se satisfaire du fameux "Leadership Journey" annoncé par son CEO, Bernard Fontana, ou des promesses d'augmentation des résultats de 1,5 milliard de francs suisses pour la fin 2014. En revanche, ils ont à craindre des mesures rigoureuses, des licenciements massifs, des restructurations à répétition, une absence d'information honnête et de consultation et des pressions croissantes sur les conditions de vie et de travail.
"Ce n'est pas le Holcim que j'ai connu quand j'ai commencé à travailler, il y a des années", a déclaré un des délégués.
L'entreprise viole de manière répétée les normes internationales ainsi que ses propres valeurs énoncées dans sa déclaration à la Global Reporting Initiative (GRI) et qui figurent sur son site Internet. Les travailleurs ont le sentiment que, contrairement à ses déclarations, l'entreprise fait peu de cas de la santé de ses salariés. En outre, dans plusieurs pays, elle a tendance à recourir à l'externalisation et à la sous-traitance. Bien que l'entreprise déclare à tout qui veut l'entendre qu'elle veut un traitement équitable, non seulement pour ses travailleurs mais aussi pour ceux de ses sous-traitants, il n'en est rien. Il faut que cela change. Le réseau syndical de Holcim va envoyer un message clair à la direction, exigeant que les droits des travailleurs soient respectés et que l'entreprise assume ses responsabilités envers ceux qui génèrent les profits qui font le bonheur des actionnaires et des banquiers : les travailleurs.
À la fin de la réunion, il a été convenu de maintenir le réseau en activité. Sa composition a été votée pour les deux prochaines années.