10 mars, 2014Du 25 au 27 février 2014, le syndicat brésilien des travailleurs du pétrole FUP a accueilli une réunion chargée de lancer le réseau des travailleurs de Petrobras. Un accord mondial avait été signé avec Petrobras en 2011, et il appartient maintenant au réseau de conclure une entente.
La directrice Carol Bruce de IndustriALL a affirmé lors de la réunion à Rio de Janeiro:
FUP et IndustriALL songeaient depuis dix ans à établir un réseau international des travailleurs de Petrobras. Ce rêve s’est matérialisé aujourd’hui. Des politiques doivent être établies et mises en œuvre pour que la RSE soit ressentie au niveau de l’atelier, et pas seulement au siège de l’entreprise.
Quelque 50 travailleurs/euses et représentant(e)s syndicaux/ales du Brésil, d’Argentine, du Pérou, de Curaçao, de Chine, du Nigeria et de Colombie assistaient à la réunion.
La direction de Petrobras a présenté des exposés sur la RSE et sur les politiques du personnel. Des questions relatives à l’égalité femmes-hommes ont été abordées. Les femmes représentent 15,8 pour cent de la main-d’œuvre de Petrobras. Le fait que la présidence de Petrobras soit assurée maintenant par une femme a permis de briser des stéréotypes et modifié les mentalités. Un collectif des femmes se bat chez Petrobras pour garantir un espace pour les femmes.
La réunion a porté son attention sur l’externalisation et l’emploi précaire. Des délégué(e)s ont fait part de leurs propres expériences. Les expériences avec d’autres réseaux, comme chez BASF et Repsol, ont été présentées. DIESSE, un département qui fournit des études et soutient les syndicats au Brésil, a fait un exposé. Les deux participants du Nigeria ont présenté un cas qui leur est propre, basé sur le fait que Petrobras a mis au chômage du personnel qualifié sous l’argument fallacieux que l’entreprise cessait son activité au Nigeria. “L’emploi précaire est une priorité pour le nouveau réseau. Les relations de travail au sein de Petrobras sont superficielles, et beaucoup trop informelles,” a ajouté Carol Bruce de IndustriALL.
Finalement, une nouvelle négociation est nécessaire entre Petrobras et IndustriALL pour revoir l’accord mondial afin d’inclure certaines bonnes pratiques qui ont vu le jour avec d’autres accords. Les syndicats veulent tirer le meilleur parti de l’accord et travailler principalement sur des thèmes tels que la discrimination. Ils veulent se focaliser chaque année sur une activité, sous la forme d’une réunion ou d’une recherche particulière. Il est demandé à tous les syndicats du réseau de communiquer leurs conventions collectives avec Petrobras dans le but de créer une base de données. Le secrétariat international du FUP sera chargé de coordonner ce travail. Les participant(e)s ont ressenti qu’il était possible de coordonner des activités dans tous les pays où opère Petrobras, et le réseau va véritablement changer les choses. Les syndicats peuvent échanger des expériences, expliquer leurs doutes et proposer des solutions avec l’idée d’une mondialisation des droits. Le réseau aura davantage d’efficacité dès qu’il sera reconnu officiellement par l’entreprise. De cette façon, Petrobras peut être rendu véritablement responsable.
L’entreprise Petrobras, détenue à 56% par le gouvernement brésilien et présente dans une trentaine de pays, emploie 80.500 salariés. De renommée mondiale dans l’exploration et la production de pétrole, Petrobras exploite 16 raffineries ainsi que de nombreuses usines pétrochimiques, de biocarburants, des pipelines et autres installations.