21 juin, 2024L’élaboration d’un plan d’action stratégique et coordonné visant à tirer parti du cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT) en matière de santé et de sécurité au travail (SST) pour en améliorer les conditions sur les lieux de travail et renforcer le pouvoir des syndicats en Asie du Sud-Est a constitué un point essentiel de l’ordre du jour d’un atelier en ligne sur la SST organisé le 19 juin avec 60 représentants syndicaux du Cambodge, d’Indonésie, du Japon, de Malaisie, de Mongolie, de Thaïlande et des Philippines.
Les principales caractéristiques de la Convention 155 de l’OIT sur la sécurité et la santé, telles que le droit des travailleurs à recevoir des informations sur la SST, le droit à recevoir une formation et à être consultés sur la SST, le droit de signaler les problèmes et le droit de ne pas retourner au travail en cas de danger imminent, ont été présentées par Tsuyoshi Kawakami, spécialiste principal de l’OIT.
Le Directeur de la section des mines d’IndustriALL, Glen Mpufane, a également fait part des dernières nouvelles concernant le comité de normalisation sur les risques biologiques, qui pourrait élaborer une convention et une recommandation révolutionnaires sur les risques biologiques. Il a déclaré qu’il était impératif de s’efforcer de renforcer le mouvement en faveur de la santé et de la sécurité ainsi que le pouvoir des syndicats dans la région.
Les participants ont soulevé des questions telles que les températures élevées et la mauvaise ventilation dans les usines, les maux de dos, l’empoisonnement au mercure et le manque de médecins pour diagnostiquer les maladies liées à la santé et la sécurité au travail. Les personnes ressources ont conseillé aux syndicalistes de s’efforcer de prouver que les conditions de travail pouvaient entraîner des maladies et des accidents, de signaler les problèmes au comité SST et de déposer des plaintes auprès de l’autorité SST ainsi que des agences chargées de la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme et de l’OIT.
Le plan d’action comprend les points suivants :
- faire campagne pour la ratification des conventions 155, 187 et 176 de l’OIT
- identifier et diffuser des informations sur les maladies professionnelles
- engager les parties prenantes à améliorer les normes de santé et de sécurité au travail et les équipements de protection individuelle (EPI)
- renforcer les politiques nationales de SST et inclure les syndicats dans les comités de SST sur le lieu de travail
- former à la SST et promouvoir une culture de la sécurité
- mener des recherches sur la SST et améliorer les conventions collectives
- créer des sous-comités syndicaux sur la SST
- veiller à ce que les entreprises respectent la législation en matière de santé et sécurité au travail et mettre en place des systèmes d’établissement de rapports tenant compte de la dimension de genre
“Près de 3 millions de travailleurs meurent chaque année de maladies et d’accidents liés au travail, dont 1,2 million en Asie-Pacifique. Des accidents se sont également produits dans l’industrie de la transformation du nickel, qui connaît une croissance rapide, comme l’explosion d’un four dans le parc industriel de Morowali, en Indonésie. Nous devons syndiquer davantage de travailleurs pour faire entendre notre voix et obtenir des conventions collectives solides. Les syndicats peuvent rendre tous les lieux de travail plus sûrs pour tous les travailleurs”,
a déclaré Kan Matsuzaki, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL.
Les syndicats participants ont réaffirmé leur adhésion à la mission d’IndustriALL qui consiste à défendre, faire progresser et améliorer les droits des travailleurs partout dans le monde. L’objectif déclaré est la reconnaissance universelle et la mise en œuvre effective des droits fondamentaux des travailleurs, notamment la sécurité et la salubrité des lieux de travail.
“Nous devons faire de la santé et de la sécurité au travail un outil de syndicalisation essentiel pour permettre aux travailleurs et travailleuses de s’unir autour de leur droit fondamental à un lieu de travail sûr et sain, de renforcer leur voix et leur action collectives et d’accroître le pouvoir des travailleurs”,
a déclaré Ramon Certeza, Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Asie du Sud-Est.
En ce qui concerne les prochaines étapes à franchir, le Comité régional de SST nouvellement créé est un groupe de travail ad hoc et une plateforme pour le partage d’informations, la coordination et le suivi des questions de santé et sécurité. Il élaborera une feuille de route pour donner une orientation claire aux principales priorités liées à la SST, en particulier pour faire campagne en faveur de la ratification des Conventions 155 et 187 de l’OIT, s’impliquer dans le dialogue social tripartite sur l’élaboration et la mise en œuvre de la politique et des programmes nationaux de SST ainsi que tirer parti de la SST comme outil pour faire usage du droit à la syndicalisation et à la négociation collective.