13 juin, 2024Les femmes mineurs d’Afrique subsaharienne considèrent que l’adoption de nouvelles technologies change la donne dans le secteur. L’intelligence artificielle et les mégadonnées ayant un impact sur l’exploitation minière, les femmes qui travaillent dans ce secteur devraient en tirer d’énormes avantages.
C’est l’un des principaux fils conducteurs des discussions de la Conférence sur les femmes dans l’industrie minière qui s’est tenue à Accra, au Ghana, ce 7 juin. Le thème de la conférence était le suivant : “Les femmes dans l’industrie minière : changer les perspectives et les vies”.
Les tables rondes ont porté sur l’exploitation minière durable, en tenant compte des questions liées à l’environnement, à la main-d’œuvre et aux communautés, ainsi que sur le soutien à apporter aux femmes dans des rôles de direction. Parmi les questions clés abordées, citons l’inversion de la domination masculine dans l’industrie minière par la promotion de l’agenda des femmes en matière de développement des compétences et des capacités. En outre, les politiques minières doivent tenir compte des femmes afin d’éliminer les préjugés sexistes et d’améliorer l’accès à la formation. Le renforcement des connaissances, des compétences, de l’expertise et de la visibilité des femmes mineurs a été identifié comme essentiel par la conférence.
Il a été souligné que les femmes mineurs doivent bénéficier d’une protection de la maternité conformément aux lois nationales et à la convention 138 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la protection de la maternité. Les compagnies minières doivent également mettre en place au sein des mines des garderies pour les enfants.
Les participants ont estimé qu’il était essentiel de faire tomber les barrières qui empêchent les femmes de progresser dans l’industrie minière. Ces obstacles comprennent l’inégalité entre les sexes, la violence et le harcèlement fondés sur le sexe, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, les préjugés sexistes et l’absence d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ces obstacles ont été bien illustrés dans le rapport du Forum intergouvernemental sur les femmes et la mine du futur qui identifie, dans 12 pays dont le Ghana, la Zambie et l’Afrique du Sud, les principales lacunes en matière de données et les défis qui doivent être relevés pour permettre l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et ouvrir aux femmes des possibilités de prendre leur place dans le futur de l’industrie minière.
IndustriALL était représentée par des affiliés du Ghana, du Lesotho, de la Namibie, de l’Afrique du Sud, de la Zambie et du Zimbabwe. La conférence était organisée par WiM Ghana (Les femmes des mines du Ghana) avec le soutien de diverses entreprises. WiM Ghana a pour objectif d’améliorer et de maintenir l’emploi des femmes dans l’industrie minière et ses chaînes d’approvisionnement, y compris dans le cadre de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, et compte parmi ses parties prenantes des syndicats, des organisations de la société civile et des entreprises de grande et de petite taille. WiM Ghana soutient également l’inclusion des femmes mineurs dans la réalisation des objectifs de développement durable visant à mettre fin à la pauvreté et à promouvoir l’égalité des sexes ainsi que les droits des travailleurs et des conditions de travail décentes.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, qui a également participé à la conférence, a déclaré :
“Le secteur minier est technique et hautement qualifié, mais cela ne signifie pas que les femmes ne peuvent pas s’y épanouir en tant que travailleuses. Les femmes doivent pouvoir accéder à l’espace de l’intelligence artificielle et bénéficier de l’égalité des chances. Cela n’est possible que lorsque le marché du travail devient sensible à la dimension de genre grâce à l’élimination de la discrimination et des pratiques et stéréotypes culturels et religieux préjudiciables.”