13 novembre, 2012Création d’un nouveau Conseil chargé d’assurer des résultats pour IndustriALL-Indonésie.
Les affiliés de IndustriALL présents à un Forum national de direction syndicale en Indonésie ont approuvé la création d’un nouveau Conseil chargé de la mise en œuvre d’un ambitieux plan d’action. Le plan vise à trouver de nouveaux niveaux de coopération parmi les affiliés de IndustriALL Global Union sur des questions telles que la syndicalisation et les campagnes portant sur des questions nationales.
La décision de créer un Conseil IndustriALL en Indonésie n’aurait pas pu être prise à un moment plus opportun pour les syndicats locaux. Dans les jours qui ont précédé la réunion, le quotidien Jakarta Post affichait en grand titre: La violence au travail pourrait déclencher une fuite d’entreprises. L’article faisait remarquer que les conflits du travail et les syndicats pouvaient donner une fausse impression du pays aux investisseurs étrangers. Et de rappeler ce que disait l’association indonésienne des employeurs, à savoir que les pertes d’investissement pourraient atteindre 100 millions d’USD. En gardant ce chiffre en tête, les syndicats locaux reconnaissent qu’il est nécessaire de parler d’une voix forte et unie pour pouvoir mettre les choses au clair et se faire comprendre du public. C’est pourquoi, ils ont décidé d’entreprendre une action pour mettre en place une nouvelle force de changement sous la bannière de IndustriALL Global Union.
La grande question derrière les conflits du travail n’est pas le militantisme syndical, mais le fait qu’environ 35 pour cent d’une main-d’œuvre rassemblant 118 millions de travailleurs et travailleuses en Indonésie occupent des emplois précaires. Car les employeurs tirent continuellement profit de la faiblesse de la législation pour employer le plus grand nombre possible de travailleurs et travailleuses précaires en leur refusant souvent des prestations auxquelles ils auraient droit s’ils occupaient un emploi permanent. Les salaires sont bas et les conditions mauvaises, et il n’y a pas de salaire minimum national, le salaire moyen se situant tout au plus à 120 USD par mois. Les travailleurs et travailleuses et leurs syndicats n’ont que très peu de chance d’améliorer leur situation, sinon de protester et se battre pour obtenir un changement.
Les syndicats avaient déjà organisé de grandes manifestations dans plusieurs villes industrielles pour tenter de modifier un décret décidé par Manpower et le ministère de l’Émigration. Les syndicats se sont battus pour obtenir une révision qui entraverait la possibilité pour les entreprises d’externaliser la production, mais cela a maintenant été remis à plus tard à la suite de l’échec des chefs d’entreprise et des syndicats de parvenir à un consensus.
Said Iqbal, président de la Confédération indonésienne des syndicats de travailleurs (KSPI), a déclaré: “Les syndicats avaient déjà accepté un compromis sur certaines questions afin de revoir un décret, ce qui en aurait permis une signature immédiate pour limiter des pratiques d’externalisation”.
Au cours de la réunion, des affiliés locaux de IndustriALL se sont engagés à travailler ensemble dans plusieurs domaines, parmi lesquels, la syndicalisation et la croissance, une campagne de changement concernant la sécurité sociale, un salaire minimum national, et les questions relatives à l’égalité entre femmes et hommes. La prochaine étape pour les syndicats concernera une réunion nationale de coordination, qui permettra de développer davantage un plan d’action et un calendrier.
Rob Johnston, directeur exécutif de IndustriALL a fait le commentaire suivant: “La réunion a montré une grande énergie et une volonté sérieuse de chercher à obtenir un changement réel pour les travailleurs et travailleuses. Ce groupe de dirigeant(e)s est très dynamique et a déjà planifié des prochaines étapes pour la semaine prochaine. IndustriALL va être une puissante force de changement en Indonésie”.
À la suite de la réunion, FSPMI et Lomenik ont réalisé une mise à jour du projet triennal ‘Syndicalisation et croissance’ du SASK (Centre de solidarité syndicale de Finlande) qui a commencé au début de l’année. À ce jour, les deux syndicats ont réalisé une localisation dans les régions Sumatra-Nord, Sulawesi-Nord, Aceh, Bantam et Java-Ouest. Depuis le début du projet, plus de 8.000 travailleurs et travailleuses ont été syndiqués.