28 novembre, 2019Les syndicats réunis dans le cadre d’un atelier sur la stratégie de négociation collective ont conclu qu’en négociant ensemble, ils pourraient obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
L’atelier, qui a eu lieu à Addis-Abeba les 25 et 26 novembre, a réuni 30 dirigeants de syndicats d’usines du secteur du textile et de la confection. Les participants étaient issus de syndicats d’usine ou syndicats de base qui, au nombre de 125, composent la Fédération industrielle des travailleurs du textile, du cuir et de la confection (IFTLGWU), affiliée à IndustriALL Global Union.
Ces syndicats sont convenus de travailler ensemble à l’élaboration d’un cahier de revendications commun pour la négociation collective, qui sera ensuite soumis collectivement aux employeurs.
Si ce plan réussit, les syndicats verront s’éloigner le schéma de négociation actuel en vertu duquel ils négocient avec les employeurs en tant que syndicats individuels au niveau de leur usine. Selon les syndicats, ce modèle les affaiblit et expose leurs directions à l’intimidation de certains employeurs. Certains travailleurs ont même refusé des responsabilités syndicales par crainte d’être victimes de représailles.
Mesfin Adenew, Président de l’IFTLGWU, a déclaré :
“Nous devons renforcer les syndicats en Éthiopie. Un syndicat faible n’a pas le pouvoir de se confronter aux employeurs, alors que des syndicats forts peuvent en faire bien davantage.
À l’image de notre syndicat frère d’Afrique du Sud, le SACTWU (Syndicat des travailleurs de la confection et du textile d’Afrique du Sud), qui a mené avec succès une campagne sur le salaire vital. La solidarité syndicale est importante en Afrique subsaharienne en vue de renforcer la puissance syndicale.”
Les syndicats se sont entendus sur la nécessité d’une conférence nationale de négociation pour consolider leurs revendications, notamment en matière de salaires décents et d’amélioration de la santé et de la sécurité au travail. Cependant, avant que cela ne soit possible, les syndicats doivent renforcer les compétences de leurs dirigeants en matière de recrutement, de syndicalisation et de lutte pour les droits des travailleurs, en restant dans le cadre de la constitution et des législations du travail éthiopiennes.
Ces droits comprennent la protection des travailleuses contre la violence fondée sur le genre et le harcèlement sexuel. L’amélioration des compétences en matière de négociation, de conciliation, de médiation et d’arbitrage a été jugée essentielle pour améliorer la négociation collective et protéger les intérêts des travailleurs.
Tigist Fisseha, de l’OIT, a décrit le programme concernant le travail décent et l’industrialisation inclusive en Ethiopie qui sous-tend la négociation collective.
L’atelier a été organisé avec le soutien de Mondiaal FNV et animé par Hlokoza Motau, anciennement responsable de la syndicalisation, des campagnes et de la négociation collective auprès du Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud, qui a expliqué les tactiques employées avec succès par les syndicats sud-africains dans le cadre des négociations collectives.
Cet atelier faisait suite à une précédente visite de solidarité de syndicalistes éthiopiens au SACTWU, en Afrique du Sud.