15 septembre, 2020L’entreprise taïwanaise FTM Garments poursuit en justice le syndicat ATUSWA pour perte de production pendant quatre jours et dommages matériels consécutifs à un piquet de grève tenu il y a deux ans. Le syndicat affirme que cette action en justice n’est qu’une tentative pour l’affaiblir.
L’ATUSWA, affilié à IndustriALL Global Union, déclare qu’il contestera ces requêtes qui visent à le mettre en faillite et que les employeurs utilisent cette stratégie pour lui faire gaspiller ses ressources par le biais de frais de justice. Le syndicat soutient que le raisonnement des employeurs est que moins d’argent pour le syndicat signifie un moins bon service aux membres et qu’un syndicat faible conduira alors à une désaffection des membres à son égard.
Wander Mkhonza, Secrétaire général de l’ATUSWA, déclare :
“C’est un cas classique de tentative de casse syndicale. Les employeurs du secteur du textile et de la confection empruntent la voie juridique non pas parce qu’ils cherchent à obtenir réparation devant les tribunaux, mais simplement pour frustrer les syndicats et les obliger à engager d’énormes frais de justice.
Les employeurs ne s’inquiètent même pas de savoir s’ils vont gagner les procès ; ils vont simplement au tribunal parce qu’ils ont l’argent nécessaire pour des affaires interminables en sachant parfaitement que les syndicats ont beaucoup à perdre financièrement dans de longues batailles judiciaires.”
En août 2018, l’ATUSWA a rencontré ses membres à Zheng Yong, Nhlangano, afin de décider s’il fallait donner le feu vert à une proposition de grève sur le salaire vital suite à un conflit avec l’employeur. La réunion a attiré des milliers de travailleurs d’autres usines.
Cependant, les travailleurs ont opté pour la négociation par le biais de la convention collective que le syndicat avait conclue avec Zheng Yong. L’obtention du salaire vital est l’un des principaux griefs des travailleurs du secteur du textile et de la confection, qui perçoivent E1.800 par mois (108 dollars). Le syndicat fait campagne pour un salaire minimum vital de E3.500 (210 dollars US).
Lorsque les travailleurs sont retournés au travail après la réunion, la direction de Zheng Yong avait verrouillé les grilles, ce qui a fait enrager les travailleurs qui ont ensuite formé un piquet, sur lequel les ont rejoints des travailleurs de la confection de la FTM et d’autres usines. La police a aggravé la situation déjà tendue en tirant des gaz lacrymogènes en direction des travailleurs qui s’étaient rassemblés, déclenchant ainsi les manifestations.
Christina Hajagos-Clausen, Directrice d’IndustriALL pour le textile et la confection, indique :
“Les propriétaires d’usines doivent s’efforcer d’établir de meilleures relations sociales avec les syndicats et ne pas comploter pour les détruire. Poursuivre le syndicat en justice pour de fausses accusations est un acte de mauvaise foi de la part de FTM Garments.”