12 février, 2015Face à une intransigeance croissante de la part des employeurs, la grève des Métallos USW dans l’industrie pétrolière aux États-Unis, principalement déclenchée pour soutenir des revendications en lien avec davantage de sécurité, connaît une escalade en entrant dans sa deuxième semaine.
Les travailleurs et travailleuses des raffineries BP en Ohio et Indiana ont rejoint les arrêts de travail qui ont débuté le 1er février au sein de neuf autres raffineries. De la Californie au Kentucky, c’est la première grève nationale dans le secteur depuis 35 ans.
Il y a maintenant plus de 5.000 membres de l’USW en grève contre des pratiques de travail inéquitables au sein de 11 raffineries appartenant à Shell, Marathon, Tesoro, BP et LyondellBasell. Les grèves ont débuté après que Shell a failli à faire des propositions sérieuses pour rencontrer les préoccupations de l’USW en matière de sécurité, de pénibilité des heures supplémentaires et de niveaux de personnel ne garantissant pas la sécurité.
Shell est en première ligne des négociations pour une nouvelle convention nationale du côté patronal. Le 6 février, les salariés du pétrole de la région de Houston ont pris part à un rassemblement devant le siège américain de Shell pour montrer à la direction que les syndiqués étaient unis dans leur volonté d’aboutir à une convention équitable qui améliore la sécurité dans l’ensemble du secteur. Le lendemain, le 7 février, soit une semaine après le début de la grève, les travailleurs des raffineries de l’ensemble du pays ont participé à une Journée d’Action nationale pour des raffineries sûres, la sécurité de l’emploi et la santé des communautés locales. Les sections de l’USW ont mené des actions de solidarité avec les sections locales en grève, dans un mélange de rassemblements aux grilles des usines et au sein de salles de réunion syndicales.
L’USW, affilié d’IndustriALL, indique clairement que la principale priorité de cette grève nationale est la sécurité au sein des raffineries et une solution au sous-déploiement chronique de personnel. Le Vice-président international de l’USW Gary Beevers, qui dirige le Programme national pour le Pétrole du syndicat, déclare :
Cet arrêt de travail concerne la pénibilité des heures supplémentaires, les niveaux de personnel ne garantissant pas la sécurité, les situations de danger que le secteur continue d’ignorer et la sous-traitance flagrante qui influence négativement la santé et la sécurité au travail.
En plus des problématiques de santé et sécurité, cette grève de l’USW est dirigée contre le manque de bonne foi des compagnies pétrolières au niveau des négociations, s’agissant notamment du refus de négocier sur des sujets obligatoires, des retards inopportuns au niveau de la fourniture des informations, des entraves aux négociations et des menaces proférées envers les travailleurs qui se joindraient à la grève.
Le syndicat s’est engagé à négocier une convention équitable qui améliore les conditions de sécurité pour l’ensemble du secteur et les négociateurs de l’USW sont déterminés à résoudre les problématiques principales des adhérents.
Cette semaine a aussi vu une délégation des travailleurs des raffineries en grève exporter leur campagne pour un secteur pétrolier plus sûr en Europe lors de réunions avec des syndicats alliés aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni.
Ce groupe comprend des grévistes de raffineries de Shell, Marathon et Tesoro. Shell, qui fait figure de leader des négociations pour les compagnies pétrolières, a son siège aux Pays-Bas. Les adhérents de l’USW ont rencontré les syndicats FNV du Pétrole de Shell et LyondellBasell aux Pays-Bas et se sont ensuite rendus au Royaume-Uni pour rencontrer les dirigeants du syndicat Unite, le plus grand syndicat d’industrie de Grande-Bretagne et d’Irlande.