29 janvier, 2018***DERNIÈRE NOUVELLE*** Le 30 janvier, quelques jours après l'assassinat du travailleur contractuel Arun Singh à LafargeHolcim, un autre incident similaire s'est produit à nouveau dans la même usine. Selon le représentant syndical Vijay Thakre cette fois heureusement aucun travailleur n'a été blessé, mais le fait d'incident pose de sérieux doutes quant à l'efficacité des politiques de santé et de sécurité de l'entreprise.
Un travailleur contractuel a perdu la vie dans un accident, le 27 janvier dans le district de Chandrapur, à l'usine Maratha Cement Works de la firme Ambuja Cement Ltd, que détient le géant du ciment LafargeHolcim. Cette entreprise doit encore publier ses statistiques de mortalité pour 2017 mais, en 2016, 86 travailleurs ont été tués dans l'ensemble des sites de LafargeHolcim dans le monde.
Dans la matinée du 27 janvier, ce qui semble être une défaillance du système électrique de la machine de chargement des wagons de l'usine Maratha Cement Works a provoqué un accident qui a causé la mort du travailleur sous contrat Arun Singh, âgé de 32 ans, marié avec deux enfants de huit et dix ans.
Ce problème technique avait été signalé quelques jours auparavant et, après des réparations effectuées le 25 janvier, elle avait été déclarée bonne pour le service. Les travailleurs ont alors reçu l'ordre de reprendre le travail avec la machine. Or, dans la matinée du 27 janvier, d'énormes vibrations ont secoué la machine sous l'effet de la défaillance électrique, causant l'accident qui a coûté la vie à Arun Singh, écrasé entre la machine et le wagon.
Immédiatement après, des travailleurs ont protesté devant les grilles de l'usine, exigeant que la direction punisse les responsables de l'accident et indemnise convenablement la famille de M. Singh.
Dans cette usine, les travailleurs font l'objet de brimades, de menaces et d'intimidation. L'un d'eux confie qu'ils "sont contraints de travailler dans des conditions dangereuses et mettent leur vie en danger. Lorsqu'un travailleur décède, quelques centaines de milliers de roupies sont versées à titre d'indemnisation et on est prié de ne pas parler de ce qu'on a reçu. Les familles des travailleurs vivent des situations terribles. L'argent peut-il compenser la perte d'un proche ? Un jour, nous connaîtrons tous la même situation."
Vijay Thakre, un représentant du syndicat Maratha Cement Works Kamgar Sanghatana affilié à IndustriALL Global Union par le biais de la Fédération nationale indienne des travailleurs du ciment, déclare :
"Nous sommes extrêmement peinés par cet accident. Il dénote l'échec des politiques de sécurité et la négligence d'Ambuja Cement Ltd. D'une certaine manière, les tentatives de l'entreprise pour réduire le personnel augmentent la charge de travail dans tous les départements. La direction doit revoir sa politique et suivre des normes de sécurité strictes."
Valter Sanches, le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, déclare :
"Il est douloureux de voir que le mépris des procédures de sécurité dans les cimenteries d'Ambuja fait encore des victimes chez les travailleurs. Dans un message que nous adressait récemment la direction mondiale à propos de la santé et la sécurité dans ses sites d'exploitation, elle était qualifiée de "question de la plus absolue priorité pour l'entreprise". Pourtant, auparavant, en septembre 2017, deux travailleurs avaient été tués dans un autre accident horrible à l'usine de Chhattisgarh. LafargeHolcim devrait prendre la sécurité au sérieux et agir de manière coordonnée avec les travailleurs, y compris les travailleurs contractuels, pour améliorer les pratiques de sécurité dans ses usines.
"Dans le passé, nous avons contacté la direction de LafargeHolcim et convenu avec elle de collaborer à l'échelon mondial et local dans le cadre d'un Accord-cadre mondial négocié, dont un chapitre devait traiter des questions de santé et de sécurité. Or, au tout dernier moment, LafargeHolcim a rompu sa promesse et refusé cet ACM avec IndustriALL Global Union et l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), ce que nous interprétons comme le symptôme d'une réticence à agir ensemble pour éliminer les problèmes de sécurité."