30 juillet, 2020Carbones del Cerrejón Limited Colombia (Cerrejón) a annoncé un changement dans les équipes de travail qui entraînera la perte de 1.200 emplois. Le syndicat Sintracarbón fustige la compagnie charbonnière qui n'a pas d'abord consulté les travailleurs et viole ainsi la convention collective en vigueur.
Le 15 juillet, la direction de Cerrejón a organisé une réunion pour annoncer sa décision de modifier le système des équipes de travail dans ses sites d'exploitation. Cela implique de remplacer le système de rotation des équipes inscrit dans la convention collective - par lequel les salariés travaillent deux jours suivis d'un jour de repos, puis travaillent encore deux jours suivis de trois jours de repos - par un système dans lequel les salariés travaillent sept jours suivis de trois jours de repos puis sept jours de travail suivis de quatre jours de repos pour un salaire inchangé.
Le syndicat des mineurs colombiens, Sintracarbón, affilié à IndustriALL Global Union, déclare qu'avant cette annonce, la direction n'a organisé aucune consultation et n'a pas rencontré les travailleurs pour discuter d'autres options ou des avantages et des conséquences négatives pour l'existence et la santé des travailleurs de ce changement qui détruira des centaines d'emplois.
Le nouveau système entraînera la suppression d'une des équipes. Le personnel sera réduit de 25 pour cent, privant ainsi 1.200 travailleurs de leur emploi. Cela s'ajoute à la suspension de 400 contrats d'emploi du fait de la pandémie de Covid-19, avec pour conséquence une réelle crise de l'emploi.
Le système de travail posté actuellement en vigueur avait été mis en place il y a 30 ans par un expert étranger embauché par Cerrejón. Auparavant, les mineurs devaient travailler six jours puis avaient deux jours de repos. Ce système avait suscité des plaintes et 11 licenciements abusifs et avait aussi impacté négativement la production.
"Nous pensons que le nouveau système, qui implique de travailler sept jours d'affiliée pour le même salaire, aura une incidence réelle sur la santé des travailleurs. Et il ne faut pas oublier que 60 pour cent des salariés de Cerrejón sont des travailleurs âgés. Qui plus est, le nouveau système privera 1.200 travailleurs de leur emploi, avec des conséquences sociales aussi. Nous devons nous battre pour protéger le système de travail posté inscrit dans notre convention collective depuis 30 ans,"
a déclaré Díaz López, le président du comité exécutif national de Sintracarbón.
Pour Sintracarbón, le système en place doit être maintenu parce qu'avec lui, les travailleurs sont performants. Parce qu'ils sont bien reposés, ils peuvent maintenir leur niveau de productivité et continuent à générer des bénéfices substantiels pour Cerrejón.
Le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches, a écrit à la P-DG de Cerrejón, Claudia Bejarano Gutiérrez de Piñerez, pour lui demander de veiller à ce que Cerrejón préconise un dialogue avec Sintracarbón et respecte les dispositions de l'actuelle convention collective.
"Nous exhortons Cerrejón à se réunir avec les travailleurs pour discuter de la portée de la décision et pour trouver une solution de rechange. Enfin, nous tenons à répéter combien il est important de veiller au respect des droits fondamentaux des travailleurs de Cerrejón."