28 novembre, 2019Un millier de travailleurs précaires ont occupé l’usine de Manesar de Honda Motorcycle & Scooter India (HMSI) pendant deux semaines en novembre pour revendiquer des contrats de travail réguliers et des indemnités pour des travailleurs licenciés.
HMSI, l’un des plus importants constructeur de motos au monde, emploie environ 4.000 personnes dans son usine de Manesar. Environ 2 500 d’entre eux sont des travailleurs sous contrats précaires, dont la plupart travaillent pour l’entreprise depuis plus d’une dizaine d’années par l’intermédiaire de sous-traitants, sans être régularisés. Sous prétexte d’une baisse des ventes, l’entreprise a commencé à réduire ses effectifs cette année.
En août, environ 800 de ces travailleurs ont été licenciés. Le 4 novembre, 200 autres ont été mis en congé sans solde et informés qu’ils seraient réembauchés au bout de trois mois. Toutefois, en raison du volume des réductions d’effectifs, les travailleurs craignaient ne pas être rappelés du tout.
Le lendemain, la direction a refusé d’autoriser 400 travailleurs non-permanents à entrer dans l’usine, et ceux qui se trouvaient à l’intérieur ont déclenché une grève avec occupation. Plus tard, d’autres équipes se sont jointes à l’action, jusqu’à ce que plus de 1.000 travailleurs précaires occupent l’usine tandis qu’un grand nombre de travailleurs licenciés manifestaient à l’extérieur. Au bout de quelques jours, l’entreprise a arrêté toute production. Pendant quatorze jours, jusqu’au 18 novembre, les ouvriers ont occupé l’usine malgré de nombreux obstacles.
Les ouvriers n’ont pas mangé pendant plusieurs jours, car aucune nourriture n’était autorisée à entrer dans l’usine. De nombreux travailleurs sont tombés malades et ont été hospitalisés, l’accès à l’eau potable et aux toilettes étant limité. Les travailleurs aux abois ont été persuadés de quitter les locaux au motif que leurs problèmes seraient bientôt résolus.
Le syndicat des travailleurs permanents de HMSI a travaillé en solidarité et a représenté les travailleurs précaires lors des négociations. Entre-temps, l’entreprise a suspendu six travailleurs, dont le président et le secrétaire général du syndicat des travailleurs permanents.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, dans une lettre adressée au PDG de HMSI, a déclaré :
“Cette occupation pacifique de quatorze jours illustre le vif désir des travailleurs de protéger leur gagne-pain afin de subvenir aux besoins de leur famille. La plupart de ces jeunes travailleurs ont dévolu les plus belles années de leurs vies au bénéfice de HMSI.
“Nous appelons HMSI, en tant qu’employeur principal, à assumer la responsabilité d’assurer des conditions de travail équitables au sein de l’usine. Par conséquent, nous exhortons HMSI à respecter la primauté du droit dans l’esprit et la lettre et à régulariser les travailleurs qui sont occupés par l’entreprise depuis longtemps et à verser une compensation adéquate à ceux qui ont été licenciés récemment.”
La lettre appelle également la direction de HMSI à révoquer toutes les suspensions vindicatives des membres du syndicat HMSI, qui soutenaient les justes revendications des travailleurs non-permanents et à engager un véritable dialogue social avec le syndicat pour résoudre les questions en suspens.
Le 25 novembre, l’entreprise a repris la production et a appelé les travailleurs permanents à retourner au travail après avoir signé un engagement de bonne conduite. Tous les travailleurs non-permanents se sont joints aux travailleurs licenciés et continuent à manifester à l’extérieur de l’usine.