9 août, 2012Trente-cinq membres de l’affilié turc de IndustriALL Global Union, TEKSIF, se battent pour leurs droits syndicaux fondamentaux chez Texim, une entreprise qui fabrique des produits pour des marques de prestige comme Hugo Boss, Mayline, Escada, Bogner, Falke, Marc Cain, Roy Robson, Pierre Cardin et Park Bravo.
TEKSIF (syndicat des travailleurs de l’industrie du textile, du tricot et de la confection) a fait une campagne de syndicalisation dans l’entreprise turque de confection Texim qui emploie jusqu’à environ 700 travailleurs et travailleuses à certains moments, et qui a réussi jusqu’à présent à s’implanter en syndiquant une grande partie de la main-d’œuvre. La direction de Texim a annoncé récemment et unilatéralement que les opérateurs/trices dans le département du tricot devaient accroître leur production de cinquante pour cent avec de nouvelles machines fournies à cet usage. Le personnel de production du département du tricot, qui avait pris l’initiative de la syndicalisation dans l’usine, et qui a toujours été au premier rang dans la lutte, constituait donc la cible privilégiée pour l’employeur.
L’augmentation de la production imposée unilatéralement par l’entreprise a provoqué des changements importants dans les conditions de travail. Les trente-cinq membres de TEKSIF qui travaillaient comme opérateurs/trices ont rejeté l’annonce de Texim. En fait, l’article 22 de la législation turque du travail, code 4857, intitulé “Modification des conditions de travail et résiliation des contrats de travail“ stipule que “les parties peuvent modifier à tout moment les conditions de travail par consentement mutuel“ selon une procédure précise. La direction de l’entreprise a continué de menacer les opérateurs/trices de licenciement dans le cas où ils/elles n’approuveraient pas sa décision unilatérale. Au moment où ces discussions avaient lieu, le secrétaire général de IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, a envoyé un message, le 27 juillet, au propriétaire de Texim, M. Haldun Boz, en lui demandant instamment de “mettre fin à ces menaces, et d’assurer un milieu de travail calme pour permettre aux travailleurs et travailleuses d’être productifs et leur donner la possibilité d’exercer leurs droits garantis par les normes nationales et internationales”.
Le 6 août, au moment du changement d’équipe postée du matin, Texim a licencié les trente-cinq opérateurs/trices du département du tricot. Les personnes licenciées ont immédiatement commencé à se rassembler devant l’usine située à Merter, un district connu du textile à Istanbul. Le rassemblement a bénéficié d’un soutien important de la communauté et des syndicats. À la suite d’une longue marche au centre d’Istanbul, les dirigeants du TEKSİF ont rencontré, aux côtés de personnes licenciées, le Consul général d’Allemagne à Istanbul, du fait que la production de Texim est destinée au marché allemand, surtout à Hugo Boss. La délégation syndicale a fait état des problèmes rencontrés dans le processus de recrutement dans l’usine fabriquant directement pour Hugo Boss à Izmir, ainsi que chez ses principaux fournisseurs: Texim à Istanbul et Edirne Giyim en Thrace.
Dans son dernier message, Jyrki Raina a dit à Texim que “c’est pour nous totalement inacceptable que vous mettiez fin aux contrats de tous ces travailleurs et travailleuses en raison de leur appartenance syndicale. Je vous engage avec force à mettre fin à ces licenciements, à réintégrer les personnes licenciées, et à engager sérieusement le dialogue avec TEKSIF en tant que représentant légitime de la main-d’œuvre chez Texim”.
IndustriALL Global Union continue d’intensifier la campagne pour la réintégration des personnes licenciées chez Texim, et porte la question à différents niveaux pour parvenir à une solution immédiate.