29 novembre, 2019L'entreprise de fonçage de puits allemande Deilmann-Haniel a averti des travailleurs de non-renouvellement de leur contrats suite à un dépot de plainte auprès de l'inspection du travail biélorusse, des violations des normes de sécurité nationales et de l’absence de certification en matière de sécurité de leurs lieux de travail.
En août 2019, les travailleurs ont écrit au ministère du Travail et de la Protection sociale pour déposer une plainte collective dans laquelle ils demandent la certification de leur lieu de travail en matière de sécurité. Bien que celle-ci ait eu lieu, l'employeur n'a pas respecté ses résultats. Quatre mois après le dépôt de la plainte, ce dernier a changé le nom de l'entreprise en Redpath Deilmann et commencé à conclure de nouveaux contrats avec les travailleurs, excepté avec la vingtaine d’employés signataires de la plainte qui ont reçu un avis de non-renouvellement de leurs contrats.
Selon l’affilié à IndustriALL Global Union, le syndicat indépendant du Bélarus (BITU), les puits de mine à l'usine d’extraction et de transformation Nezhinsky sont forés pour le compte de la SARL « Slavkali » par la société allemande Deilmann-Haniel GmbH depuis 2017.
Le syndicat a également reçu des plaintes de travailleurs au sujet de la discrimination salariale appliquée au sein de l'entreprise. Ceux-ci indiquent qu’à mêmes qualifications professionnelles et même emploi, les travailleurs reçoivent un salaire différent selon leur nationalité : les ressortissants allemands sont les mieux payés, suivis par les Russes, tandis que les Biélorusses locaux reçoivent les plus bas salaires.
Lors de la réunion avec les responsables du BITU, l'employeur allemand a fait observer que l’unique préoccupation de l'entreprise était de mettre en service les installations dans les temps et que les autres problèmes n’avaient aucun intérêt. Maintenant qu’un tiers du travail a été réalisé, l'entreprise licencie des travailleurs hautement qualifiés qu’elle remplace par de nouveaux travailleurs, comme il ressort des offres d'emploi de Redpath Deilmann.
Maksim Pazniakou, président du BITU, a déclaré :
« Au nom de nos membres employés chez Redpath Deilmann, BITU demande que l'entreprise se conforme à la législation bélarussienne. Notre revendication la plus fondamentale et la plus urgente est la préservation des emplois des travailleurs biélorusses qui ont exercé leur droit légal en vigueur dans notre pays de réclamer justice sur leur lieu de travail, tout comme les travailleurs allemands le font dans la patrie de cet employeur allemand. »
Glen Mpufane, directeur en charge de la question des mines à IndustriALL, a déclaré : « C'est un mauvais exemple de violation des droits des travailleurs lorsque l'employeur essaie d'utiliser le régime de contrats à court terme en Biélorussie pour se débarrasser des travailleurs qui tentent de défendre leurs droits. Nous exhortons Deilmann-Haniel à cesser de persécuter les travailleurs dans ce pays et à appliquer toutes les exigences légales en vigueur en matière de sécurité dans leurs activités en Biélorussie, en concertation avec les représentants du BITU. »
Michael Wolters, du département international d’IG BCE, a indiqué : « C’est un comportement non social très inhabituel de la part d’une société minière allemande : mettre fin aux contrats des travailleurs parce qu'ils ont signé une plainte auprès des autorités de l'État à cause du refus de l'entreprise d'expliquer pourquoi elle ne suit pas les règles de sécurité au travail en Biélorussie. Je suis pratiquement certain que le comité d'entreprise ne sera pas heureux d'entendre parler de ce mauvais bilan qui n'est pas utile pour une entreprise qui dépend de contrats à l'étranger. »