13 juin, 2024Avec le lancement de l’Indice mondial des droits de l’homme 2024 de la CSI nous avons droit à une triste lecture, car les droits des travailleurs sont en déclin dans le monde entier. Le Bangladesh, la Biélorussie et l’Eswatini figurent parmi les dix pires pays au monde pour les travailleurs et travailleuses.
“Cela fait maintenant onze ans que l’Indice suit le déclin rapide des droits des travailleurs dans toutes les régions du monde. Les travailleurs et travailleuses sont le cœur même de la démocratie et leur droit à être entendus est crucial pour la santé et la durabilité des systèmes démocratiques. Lorsque leurs droits sont violés, c’est la démocratie elle-même qui est attaquée. La démocratie, les syndicats et les droits des travailleurs sont indissociables : l’un ne va pas sans les autres”,
a déclaré Luc Triangle, Secrétaire général de la CSI.
De par le monde, 87 % des pays violent le droit de grève et 79 % des pays violent le droit à la négociation collective.
La pire région pour les travailleurs et travailleuses est le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, tandis qu’on assiste en Europe à la plus grande régression des droits jamais observée dans une région du monde au cours des dix dernières années. Le droit de grève et le droit à la négociation collective font l’objet d’attaques constantes, comme en témoigne l’exemple de Tesla qui a refusé de signer une convention collective en Suède.
L’indice des droits de l’homme classe la Biélorussie parmi les dix pires pays du monde pour les travailleurs, en raison de la répression systémique, de la détention injustifiée de militants et de la dissolution arbitraire de syndicats.
“La Biélorussie est championne du monde de la violation des droits syndicaux”,
a déclaré Lizaveta Merliak, de l’affilié d’IndustriALL BITU.
Après quatre ans de campagne internationale, 42 dirigeants syndicaux sont toujours emprisonnés, qualifiés de terroristes par le gouvernement. Ils sont contraints de porter une étiquette jaune sur leur uniforme de prisonnier, signe que le personnel peut les maltraiter. Les prisonniers politiques sont souvent placés à l’isolement, où les températures sont souvent trop chaudes ou trop froides et où l’accès à l’air frais leur est refusé. Les femmes détenues sont enfermées dans des “colonies” où elles sont forcées de travailler dans des usines de textuke, où elles fabriquent des uniformes pour l’armée.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, l’affirme :
“L’indice de cette année renforce les inquiétudes concernant la situation des droits des travailleurs, qui se détériorent en même temps que les normes démocratiques dans le monde entier. Sans droits des travailleurs, il ne peut y avoir de monde démocratique. Aujourd’hui plus que jamais, le mouvement syndical doit être uni dans sa détermination à se mobiliser pour défendre ses droits fondamentaux.”
L’Indice CSI des droits dans le monde est un examen complet des droits des travailleurs dans les législations, classant 151 pays en fonction d’une liste de 97 indicateurs, dérivés des conventions et de la jurisprudence de l’OIT, et constitue à ce titre la seule base de données de ce type. Il classe les pays sur une échelle de 1 à 5+ en fonction du degré de respect des droits des travailleurs. Les violations sont enregistrées chaque année d’avril à mars.