23 juillet, 2017Le secteur pétrolier de la Côte d’Ivoire abonde d’exemples de campagnes de dénigrement des syndicats. Les travailleurs de Libya Oil, Petroci et Klenzi qui continuent de se syndiquer sont confrontés à des restrictions, à des réductions des prestations, à l’insécurité de l’emploi, au harcèlement et aux menaces de licenciement.
Libya Oil, qui opère dans 18 pays africains, l’île de la Réunion et les Emirats Arabes Unis, a indiqué que le renvoi récent de huit travailleurs était dû à des raisons économiques. Cependant, l’affilié à IndustriALL, SYNTEPCI, a signalé que Libya Oil non seulement ne respecte pas mais refuse de mettre à jour une convention signée en 2008. Les droits des travailleurs étaient également bafoués et les raisons avancées pour justifier les compressions des effectifs étaient injustes et fallacieuses.
SYNTEPCI a contacté le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Moussa Dosso, ainsi que le Conseil national du dialogue social, pour que soit mis fin aux réductions des effectifs.
Une grève de trois semaines (la troisième en deux ans) organisée contre la privatisation de la Société nationale d’opération pétrolière de la Côte d’Ivoire, Petroci, a pris fin le 18 juillet. Les travailleurs craignaient que le projet de privatisation de Petroci, non accompagné d’un plan social protégeant les emplois, aggrave leur situation.
Un accord a néanmoins été conclu prévoyant la révision des salaires des travailleurs au bénéfice de plus de 10 ans d’expérience ainsi que la protection des droits des 13 travailleurs transférés au sein de l’entreprise privée Puma Energy après la vente des stations-service. Les conditions de travail des travailleurs précaires seront examinées ainsi que l’assurance maladie, les retraites et le logement des travailleurs. L’ensemble des rémunérations et des prestations versées aux 48 travailleurs licenciés en 2016 seront également examinées.
Quant à elle, la société de distribution de carburant Klenzi violait de façon flagrante les droits à organiser les travailleurs et ne reconnaissait pas les délégués syndicaux. La direction, qui a refusé de rencontrer le syndicat, harcelait ouvertement les travailleurs, les menaçant de renvoi s’ils restaient membres du syndicat. Le défaut de paiement par la compagnie des heures supplémentaires et des prestations en matière d’assurance maladie et de retraite figurent au nombre des autres griefs.
SYNTEPCI a écrit au gouvernement pour lui exprimer sa déception sur la façon dont le ministère du Travail luttait contre les attaques des syndicats et le piétinement des droits des travailleurs.
Jérémie Wondje, Secrétaire général de SYNTEPCI, a déclaré:
« Nous avons écrit à la Direction générale du Travail pour voir dans quelle mesure ils géraient les plaintes des travailleurs que nous avons portées à leur connaissance. Nous leur avons fait savoir que leur inaction affaiblissait notre syndicat ».
Diana Junquera Curiel, Directrice chargée des questions énergétiques à IndustriALL, a indiqué:
« Nous exhortons Libya Oil, Petroci et Klenzi de cesser de s’en prendre aux syndicats mais plutôt d’engager un dialogue de bonne foi et de collaborer avec eux afin de répondre à leurs revendications. Les droits des travailleurs sont protégés par la législation du travail et les conventions internationales signées par la Côte d’Ivoire ».