16 février, 2017Les travailleurs du secteur pétrolier en Côte d’Ivoire ont observé une grève de trois jours pour protester contre la mauvaise gestion de l’entreprise pétrolière publique, Petroci, et le retrait des droits et des avantages des travailleurs.
Les travailleurs, qui sont membres de l’affilié à IndustriALL Global Union, SYNTEPCI, ont observé une grève de trois jours – du 13 au 15 février – dont ils ont voté l’arrêt à la seule condition que leurs revendications soient examinées sans délai.
Suite à la décision prise par les membres du syndicat de stopper la grève, le Secrétaire général de SYNTEPCI, Jeremie Wondje, s’est entretenu avec le Ministre ivoirien de l’énergie, Thierry Tonah, qui lui a demandé un délai pour personnellement traiter ces questions.
SYNTEPCI représente 450 des 565 (estimation) employés de Petroci. Depuis décembre 2016, le syndicat a tenu plusieurs réunions de conciliation avec les inspecteurs du travail après que le PDG, Ibrahima Diaby, ait informé les travailleurs de sa décision de supprimer leurs prestations: aide au logement, assurance maladie et paiements de la retraite complémentaire.
Les grévistes ont indiqué que l’entreprise était mal administrée depuis que Diaby y avait été nommé en tant que PDG en 2015. Ils l’ont notamment accusé de l’exploiter par des voyages en jets privés, des frais de missions non plafonnés, l’achat d’une voiture de luxe BMW d’un montant de 126 000 US$ et le versement de son salaire à hauteur de 2,2 millions de US$ en 2016.
Petroci a supprimé 48 postes en 2016 prétextant du faible niveau des prix pétroliers.
La grève à Petroci aurait fait perdre à l’Etat plus de 4 millions de US$ par jour en recettes pétrolières. Le pays est en plein bouleversement, notamment depuis l’observation par les fonctionnaires d’une grève de trois semaines en début d’année afin d’obtenir de meilleurs prestations sociales.
En outre, les travailleurs de la compagnie d’exploration pétrolière et gazière Canadian National Resources (CNR), opérant au large de la Côte d’Ivoire, ont arrêté, hier, la grève qu’ils avaient entamée le 8 février. Ils accusent CNR de violer le Code du travail ivoirien en recrutant, par le biais d’agences, des travailleurs contractuels pour de longues durées, parfois plus d’une décennie, sans jamais leur offrir un emploi permanent.
La Directrice d’IndustriALL pour le secteur énergétique, Diana Junquera Curiel, a déclaré: « SYNTEPCI s’est déjà opposé à Petroci avec succès, montrant que l’entreprise n’est pas au-dessus des lois. Les travailleurs ont droit à leurs prestations et Petroci ne peut pas et ne devrait pas les leur supprimer ».