7 décembre, 2023Les syndicats d’Afrique subsaharienne, et notamment les affiliés d’IndustriALL, s’engagent activement à réduire les émissions de carbone et à éliminer progressivement les combustibles fossiles. Tout en plaidant pour le développement durable et les transitions sectorielles, ils insistent sur la nécessité d’une Transition juste, qui donne la priorité aux droits socio-économiques.
Les défis en Afrique subsaharienne
La région est confrontée à des défis pour répondre aux demandes d’industrialisation, assurer l’accès à l’énergie et aborder la question de l’accessibilité financière, en particulier pour les ménages vulnérables gérés par des femmes et des enfants. La COP27 en Égypte a suscité des attentes pour relever les défis historiques, mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances des syndicats.
Revendications critiques pour la COP28
Les syndicats soulignent la nécessité d’une plateforme officielle de débat multipartite et demandent instamment des interactions plus équilibrées entre le Nord et le Sud. Ils appellent à une plus grande inclusion des syndicats dans les plateformes régionales et les cadres politiques, tels que la politique de l’Union africaine sur les entreprises et les droits de l’homme, afin d’y garantir une intégration significative des intérêts des travailleurs et travailleuses.
Le Programme de travail sur la transition juste (JTWP)
Les syndicats se félicitent de la mise en place du Programme de travail sur la transition juste (JTWP pour l’acronyme anglais couramment utilisé), soulignant l’importance d’identifier les parties prenantes essentielles. Bien que certains pays d’Afrique subsaharienne impliquent la société civile et les syndicats dans les positions nationales auprès de la CCNUCC/COP, leur influence reste en deçà des niveaux souhaités. Le discours se concentre principalement sur les aspects environnementaux, négligeant les questions structurelles cruciales liées au travail.
Évaluations de l’impact sur le travail et la protection sociale
Les syndicats soulignent la nécessité de procéder à des évaluations complètes de l’impact sur l’emploi, notamment en ce qui concerne les pertes, les créations et les restructurations d’emplois, et de mettre en place un cadre solide pour la requalification. L’insuffisance des mécanismes de protection sociale fait peser des risques sur les marchés du travail, aggravés par les défis actuels liés à la pandémie de COVID-19 et la nécessité d’une réforme de la formation et du recyclage professionnels.
Financement de la lutte contre le changement climatique ainsi que des pertes et préjudices
Le financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier s’agissant des pertes et préjudices, est un point essentiel de l’ordre du jour des syndicats africains. Des désaccords persistent quant au rôle de la Banque mondiale, avec des préoccupations concernant la transparence, la consultation et l’affectation des fonds. Les débats sur l’annulation ou la restructuration de la dette des pays en développement, en particulier l’absence d’une définition concise de la “Transition juste” dans les CDN, soulèvent des inquiétudes.
Les attentes de la COP28
Les syndicats s’attendent à ce que l’accent soit mis sur le “bilan général”, en comparant les résultats avec la position africaine présentée lors de la COP27. L’accent sera mis sur le financement de la lutte contre le changement climatique, les “pertes et préjudices”, les défis socio-économiques et la dynamique de développement Nord-Sud. Des inquiétudes persistent quant à l’équité des délais de transition et à la mobilisation des ressources pour atteindre les objectifs de développement de l’Afrique.