15 mars, 2018Les affiliés d'IndustriALL de Zambie, qui représentent 57.000 travailleurs de la chimie, du ciment, de la céramique, du textile, de la mine, de l'ingénierie et d'autres secteurs, se sont réunis les 13 et 14 mars pour discuter de la manière dont les syndicats peuvent gagner en force et préserver leur héritage en tant qu'acteurs sociaux de premier plan dans leur pays.
Ces syndicats ont une tradition riche de plusieurs décennies d'organisation des travailleurs. Le Syndicat national des travailleurs du génie en bâtiment et des industries diverses (NUBEGW) par exemple se targue d'avoir eu des dirigeants qui sont ensuite devenus présidents de la Zambie : Frederick Chiluba (1991-2002) et Michael Sata (2011-2014).
Les affiliés d'IndustriALL Global Union, NUBEGW, le Syndicat national des travailleurs du commerce et de l'industrie (NUCIW) et le Syndicat des mineurs de Zambie (MUZ), soutenus par l'organisation de solidarité syndicale Union to Union, se sont rencontrés lors d'une réunion d'un projet de renforcement syndical, les 13 et 14 mars à Lusaka.
Les participants ont discuté de l'attitude à tenir face aux manœuvres d'intimidation de certains employeurs qui se montrent de plus en plus arrogants et vont jusqu'à refuser de signer des accords de reconnaissance avec les syndicats. Parmi les priorités qu'ils ont identifiées figurent le renforcement des capacités syndicales en matière de négociation collective et de compréhension de la législation du travail, le renforcement de la santé et la sécurité sur le lieu de travail et la participation des travailleuses aux activités syndicales et leur présence dans les fonctions dirigeantes. Le recrutement et la syndicalisation sont indispensables pour inverser la tendance à la baisse des effectifs.
Les syndicats ont également convenu de travailler ensemble, d'agir solidairement sur des problèmes communs et d'organiser des actions conjointes pour défendre leurs droits.
Tendaï Makanza, le coordinateur du projet de renforcement syndical pour l'Afrique subsaharienne, déclare :
Ce projet de renforcement syndical est l'occasion pour les syndicats d'identifier et de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés, notamment le déclin de l'influence syndicale qui s'aggrave en raison d'un contexte de plus en plus hostile suscité par les entreprises et le gouvernement.
La hausse des cours du cuivre pourrait amener les compagnies minières à embaucher plus de travailleurs, et ainsi permettre au MUZ de recruter plus d'adhérents dans le secteur. Les grandes compagnies minières sont Barrick Lumwana, FQM Kansanchi, Mopani et Konkola, qui extraient 80 pour cent du cuivre du pays, le reste étant produit par de plus petites entreprises. Le gouvernement zambien a des participations dans ces compagnies par le biais de l'entreprise d'État ZCCM-IH.
Dans le secteur de la production de ciment, les syndicats se battent pour être autorisés à organiser les travailleurs de l'usine Dangote, à Ndola. Le MUZ a entamé une action en justice après avoir été empêché de contacter les travailleurs de l'entreprise.