19 juillet, 2019Le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), a condamné la décision d’ArcelorMittal de supprimer 2.000 emplois sans consulter les syndicats, comme le stipule pourtant la loi.
Le producteur sidérurgiste ArcelorMittal Afrique du Sud (AMSA), qui emploie plus de 8.500 travailleurs et travailleuses, a fait cette annonce le 10 juillet. AMSA a ensuite écrit au NUMSA pour indiquer ne pas savoir combien de travailleurs et travailleuses seraient concernés alors même que l’annonce venait tout juste d’en être faite.
Mokete Makoko, Secrétaire du NUMSA pour la région de Sedibeng, où l’usine AMSA Vanderbijlpark se situe, a déclaré :
“AMSA a déjà snobé le processus de consultation et a décidé du nombre de travailleurs et travailleuses qui seraient affectés. À nouveau, il s’agit d’un exemple de plus du mépris flagrant qu’a la direction d’AMSA pour les travailleurs et leur droit au respect de procédures établies.
En mars, l’affilié d’IndustriALL Global Union NUMSA était parti en grève chez AMSA pour réclamer le principe « à travail égal, salaire égal » et pour protester contre le système de courtage du travail, la détérioration des normes de santé et sécurité ainsi que d’autres violations des droits des travailleurs.
Une des revendications du NUMSA était de donner des emplois permanents aux travailleurs et travailleuses recrutés par le biais de coutiers de main-d’œuvre. Au lieu d’embaucher sa main d’œuvre en direct, AMSA a recours à des entreprises décrites comme des “prestataires de service” pour recruter des travailleurs payés à 50% ou moins par rapport aux salariés permanents qui effectuent les mêmes tâches. Certains parmi ceux et celles employés par ces entreprises, sont sous contrat précaire, sans protection sociale, depuis de nombreuses années. Des lettres de licenciement leur ont maintenant été remises.
“Ce n’est pas une surprise que la direction d’AMSA procède de cette manière, à peine quelques mois après que nos membres sont partis en grève pour mettre fin à l’externalisation au niveau de l’entreprise. Elle veut clairement punir les travailleurs et travailleuses pour s’être battus pour faire cesser l’exploitation des salariés en sous-traitance fournis par des soi-disant prestataires de service. Nous, au NUMSA, allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour minimiser le nombre d’emplois qui seront perdus,” a déclaré Mokete Makoko.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, a déclaré : “Il est important pour ArcelorMittal Afrique du Sud de consulter les syndicats et de respecter les droits des travailleurs avant de faire des déclarations publiques sur des licenciements. Nous appelons l’entreprise à mettre en œuvre des pratiques de travail équitables.”
Environ 100.000 emplois ont été perdus au niveau de l’industrie sidérurgique en Afrique de Sud au cours de la décennie écoulée.
AMSA fait partie du groupe mondial ArcelorMittal et le NUMSA compte plus de 3.000 adhérents au sein de l’entreprise. ArcelorMittal emploie quelque 200.000 travailleurs et travailleuses dans 60 pays de par le monde.