22 septembre, 2022IndustriALL Global Union, industriAll Europe et le TUAC demandent au Comité de l’acier de l’OCDE d’agir immédiatement pour qu’aucun sidérurgiste ne soit laissé pour compte.
La 92e session du Comité de l’acier de l’OCDE, qui s’est tenue les 19 et 20 septembre à Paris, a vu les gouvernements, les employeurs, les syndicats et autres parties prenantes se retrouver en personne pour la première fois depuis près de trois ans.
La crise énergétique et la guerre en Ukraine ont constitué pour cet événement de deux jours une toile de fond sombre et difficile à gérer. Les syndicats ont demandé au Comité d’examiner l’impact de ces défis sur les personnes qui sont au cœur de l’industrie, les sidérurgistes. Pour la première fois, l’ordre du jour du Comité de l’acier a accordé un espace suffisant aux représentants syndicaux pour présenter les priorités des travailleurs pour une transition juste. Le TUAC et ses partenaires, les Fédérations syndicales internationales et européennes, ont décrit les défis que la transition numérique et verte pose aux sidérurgistes et les mesures que les syndicats et l’OCDE peuvent prendre pour permettre d’avancer au fil de ce processus, encourageant le Comité de l’acier à accorder l’attention nécessaire à la dynamique du travail dans le secteur, dans le cadre de son mandat.
Ce message s’est reflété dans la déclaration du Président, qui a reconnu pour la première fois “l’importance de promouvoir une transition juste pour la main-d’œuvre dans ce processus d’ajustement de l’industrie sidérurgique”.
Veronica Nilsson, Secrétaire générale par intérim du TUAC, a commenté :
“La décarbonation de l’industrie sidérurgique est une priorité mondiale et les pays de l’OCDE doivent faire preuve d’un réel leadership dans ce domaine tout en veillant à ce que la transition soit gérée de manière responsable. Le TUAC continuera à faire part des préoccupations des syndicats dans tous les organes pertinents de l’OCDE, en demandant aux Membres de prendre des mesures concrètes pour une transition juste dans le secteur de l’acier et au-delà.”
Différents experts ont pris la parole pour présenter l’impact de la crise énergétique sur le secteur de l’acier, notamment son impact sur le défi que représente la décarbonisation de ce secteur à forte intensité énergétique. La guerre en Ukraine et les sanctions qu’elle a entraîné contre la Russie continuent d’exercer une pression sur le secteur, tant en termes d’accès à l’énergie et aux matières premières que de prix de celles-ci. Les membres de l’OCDE s’accordent à dire qu’il faut redoubler d’efforts pour décarboniser le secteur en ces temps difficiles où une récession mondiale se profile à l’horizon.
Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL pour les métaux de base et la construction mécanique, a déclaré :
“Quand nous parlons de fabricants d’acier, nous parlons en fait des sidérurgistes, les hommes et les femmes qui produisent l’acier avec leurs mains et leurs cerveaux. Ils sont au cœur des transitions verte et numérique et IndustriALL insiste pour que ces transitions soient gérées de manière responsable entre employeurs et syndicats.
Nous nous félicitons de tenir un débat sur les mesures visant à faire de cette transition une transition juste, notamment en veillant à ce que tout nouvel emploi vert ou numérique soit un bon emploi, avec de vrais contrats soutenus par des conventions collectives et un salaire équitable.”
Le TUAC, IndustriALL Global Union et industriAll Europe ont souligné que la décarbonisation doit être gérée de manière socialement responsable. Les syndicats insistent sur le fait que toute transition, qu’elle soit verte ou numérique, doit s’accompagner d’un dialogue social de qualité et de mesures visant à garantir qu’aucun travailleur ou région ne soit laissé pour compte.
Judith Kirton-Darling, Secrétaire générale adjointe d’industriAll Europe, a déclaré :
“Les syndicats insistent pour prendre place à la table afin de discuter des transitions verte et numérique. Comme le dit notre manifeste pour une transition juste, “rien sur nous sans nous”. Un dialogue social de qualité est un outil essentiel pour garantir que les transitions soient gérées d’une manière socialement juste ; aucun travailleur, aucune travailleuse ne doit être laissé pour compte.’’
Le TUAC considère que la décarbonation de l’industrie sidérurgique est une priorité mondiale et que les pays de l’OCDE doivent faire preuve d’un réel leadership dans ce domaine tout en veillant à ce que la transition soit gérée de manière responsable. Le TUAC continuera à soulever les préoccupations des syndicats dans tous les comités pertinents de l’OCDE et fera pression pour une transition juste dans le secteur de l’acier et au-delà.