4 mars, 2021En Colombie, Sintracarbón continue de se battre pour des emplois et des conditions de travail décents à Cerrejón, tandis que l’entreprise fait pression sur 450 travailleurs pour qu’ils acceptent une retraite volontaire. S’ils ne le font pas, ces travailleurs seraient licenciés sans motif valable.
Selon l’affilié colombien d’IndustriALL, Sintracarbón, Cerrejón a, ce 23 février, menacé 450 travailleurs de licenciement s’ils n’acceptaient pas de partir à la retraite. Certains de ces travailleurs souffrent de problèmes liés à la santé au travail.
Selon Sintracarbón, Cerrejón a recruté un cabinet d’avocats pour communiquer avec les travailleurs au lieu d’engager un dialogue en toute bonne foi avec le syndicat. L’entreprise propose une somme aux travailleurs ; si ceux-ci l’acceptent, on parle alors d’accord mutuel. S’ils n’acceptent pas, ils seront licenciés sans motif valable et la somme sera inférieure. Les travailleurs n’ont que deux heures pour prendre une décision.
“Nous rejetons ce massacre injustifié sur l’emploi. Le Comité exécutif national de Sintracarbón vient de se réunir et évalue les mesures politiques ou juridiques à prendre,”
a indiqué Igor Diaz, Président de Sintracarbón.
Cerrejón, propriété des multinationales Glencore, BHP et Anglo American, et Sintracarbón ont signé une convention collective en novembre 2020, mettant fin à un conflit de 91 jours. Les travailleurs avaient lancé une grève historique pour défendre leur convention collective. En outre, le syndicat a rejeté un horaire de travail qui aurait affecté la santé des travailleurs et supprimé 1.250 emplois.
Sintracarbón affirme que l’entreprise a cherché des moyens de réduire le personnel pour économiser sur ses frais. Cependant, le syndicat estime que les prix du charbon ont commencé à remonter et que, jusqu’à présent en 2021, la société a enregistré des revenus de 124,5 millions de dollars, avec des bénéfices supérieurs à 37,9 millions de dollars, tout en exportant 2,5 millions de tonnes de charbon.
Selon Igor Diaz, cela montre que “l’entreprise est et continuera d’être viable sur le marché international du charbon”.
Dans une lettre adressée à Cerrejón, le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, appelle l’entreprise à renoncer à ses pratiques déloyales en matière de relations sociales.
“Nous demandons instamment à Carbones del Cerrejón Limited d’agir de bonne foi, conformément à la convention collective en vigueur, et de tenir compte de la contribution et du sacrifice inestimables des travailleurs, tant pour la rentabilité que pour la viabilité de l’entreprise.
Nous vous demandons de revenir sur ces licenciements de masse et d’abandonner les changements introduits dans les rotations des équipes au début de cette année, car nous pensons qu’ils ont entraîné une réduction de la main-d’œuvre,”
a écrit Valter Sanches.